Dans le n° 143-octobre 2022  - ASH  14207

Principe de précaution et principe de réalité

Les réalités du terrain montrent le chemin à parcourir pour que le bionettoyage prenne sa part dans la prévention de la contamination biologique des surfaces.

Si l'entretien est un éternel recommencement, la formation des agents de service hospitalier/hébergement/hôtelier (ASH)... peut l'être aussi. Avec une ligne directrice : la propreté et l'hygiène doivent aller de front, ce qui se voit et ce qui ne se voit pas.

« Il ne s'agit pas de ménage, comme c'est encore trop souvent entendu, mais de bionettoyage, les protocoles sont stricts. Or il est très fréquent d'avoir à revenir au b.a.-ba », souligne Philippe Audouit, formateur dans le sanitaire et le médico-social, qui a également occupé les postes de cadre hôtelier et de directeur d'établissement.

Le b.a.-ba ? L'incontournable cercle de Sinner et ses quatre facteurs ; la chronologie du plus propre au plus sale et du plus haut au plus bas ; le zonage des locaux selon les risques ; le pH et son action ; ou encore la règle de trois de la durée de vie des produits désinfectants (3 ans fermés, 3 mois ouverts, 3 jours dilués)... « la (re)mise à niveau est souvent indispensable » ! La preuve par l'anecdote : l'ASH qui arrive avec ses berlingots de Javel parce que l'odeur la rassure, qui continue à croire que plus ça mousse, plus c'est efficace, qui nettoie la poignée de porte avec un produit à vitre...

Pour intégrer le métier d'ASH en Ehpad, aucun diplôme n'est exigé.

Mais au-delà de l'anecdote, ce qui est souvent en cause, c'est l'instabilité des équipes : absentéisme, turn-over, faiblesse de l'intégration dans le collectif de travail... Toutes ces raisons peuvent s'enchevêtrer pour empêcher une assimilation des bonnes pratiques et laisser s'installer de mauvaises routines. Sans compter les glissements de tâches, des ASH « faisant fonction » d'aides-soignantes dont la pénurie est patente partout !

Le discours de la méthode

Quant aux bonnes pratiques, elles doivent être étayées par les protocoles de l'Ehpad assortis d'évaluations... Le bionettoyage associe nettoyage et désinfection dans le strict respect des règles d'hygiène et de sécurité.

« La première qualité professionnelle est d'être méthodique, commente Vanessa, ASH référente dans un Ehpad des Deux-Sèvres. Les consignes sont fastidieuses au début, il faut les mémoriser pas à pas, mais après, on est quasiment en pilotage automatique. » Une chance, dans la commune rurale où elle travaille, les personnels sont stables. Mais elle rêve de l'invention d'une « chambre des erreurs » pour les ASH. Elle a eu l'exemple de l'Ehpad proche d'Oiron, « mais elle était surtout centrée sur les soignants ». Des notes erronées (ou pas) parsèmeraient la chambre et les sanitaires « pour se tester de manière ludique ». Message transmis au centre d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias) Occitanie, qui a élaboré un guide d'aide à la mise en oeuvre d'une chambre des erreurs, lui aussi très centré sur le soin...

Autre CPias, autre publication : l'édition 2019 du guide de l'entretien des locaux en établissement médico-social du CPias Bourgogne-Franche-Comté est une bonne boussole. Il a pour principal objectif d'apporter aux établissements une aide à la rédaction de leurs procédures. « Il n'est pas exhaustif, il n'est pas la référence unique, écrit-il en introduction. Il appartient donc à chaque EMS d'y retrouver ce dont il a besoin ». Et il s'agit de recommandations, et non de normes.

« Les directeurs d'Ehpad se sont longtemps arrêtés au seul visuel, ce qui se comprend au nom du confort des résidents et de la satisfaction des familles, mais les choses sont en train de changer, résume Philippe Audouit. Tous auront noté que pendant la crise sanitaire, il n'y a pas eu d'épidémie de gastro, ni de grippe d'ailleurs... La culture de la prévention se diffuse. » Pour le spécialiste, cela passe aussi par la professionnalisation et la valorisation des ASH.


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