« La crise a rendu nos résidents particulièrement vulnérables, souligne Willy Siret, Directeur Général délégué aux Opérations du groupe LNA Santé. Elle a aussi perturbé notre quotidien, nos repères et nos pratiques. Bien sûr, nous en retiendrons des moments intenses, difficiles, éprouvants, douloureux. Mais nous garderons aussi le souvenir d'une incroyable mobilisation des équipes. Ces femmes et ces hommes qui étaient "au front", confrontés à la maladie, à l'inquiétude ou l'angoisse des résidents, de leurs proches et de leur famille, sont la fierté de LNA Santé. Nous pensons aussi aux trois professionnels LNA Santé et à leurs proches, contaminés par le virus et qui ont perdu la vie. »

« La pandémie de Covid-19 a impacté nos organisations, complète Laurent Boughaba, Directeur général de Villa Beausoleil-Steva. Eloignement des proches, incertitude face à la maladie, sentiment de solitude des résidents, nos équipes ont affronté sur le terrain des moments très éprouvants. Néanmoins, cette crise aura mis en lumière une solidarité et une cohésion sans précédent entre les résidents, les équipes mais aussi les familles, les institutions, les commerçants ou encore les entreprises locales. Chacun a été mobilisé et engagé pour accompagner les résidents et les équipes dans cette épreuve. »

Car contrairement aux idées reçues, les résidents n'ont été ni oubliés, ni isolés pendant cette crise. De nombreux groupes ont accéléré le déploiement d'outils leur permettant de conserver des liens avec leurs proches. Ce fut par exemple le cas du groupe Colisée qui a mis à leur disposition un réseau social sécurisé et privé, ou du groupe Emera qui a proposé de nouveaux modes de communication « qui perdureront », comme l'application Emera Connect pour partager actualités, photos, et vidéos.

« Nos équipes ont toujours réussi à innover tant en matière de communication (tablettes, ordinateurs, etc.), que d'animation (animations couloirs, spectacles extérieurs, partenariats en Zoom avec des associations extérieures ou des enfants des écoles, etc.) sans oublier des animations originales telles que "le théâtre au choix", en visio, rappelle Guillaume Raoux, Directeur général de Vivalto Vie. En revanche, nous souffrons de l'utilisation excessive, pour ne pas dire maladive, du mot "confinement", qui ne reflète ni l'investissement de chacun, ni la véritable chaleur humaine ressentie par nos résidents qui ont probablement moins souffert de solitude que les personnes âgées à domicile. Et la réflexion éthique a pris encore une nouvelle dimension grâce, entre autres, à de très belles initiatives de terrain qui ont grandement contribué au mieux vivre de tous ».

Retour d'expériences

Les retours d'expériences confirment d'ailleurs la bonne gestion de la situation. L'enquête réalisée par Korian auprès de 2 000 contributeurs à l'été 2020 auprès des résidents, de leurs familles, des salariés, des partenaires sociaux et des acteurs locaux met en lumière « la mobilisation hors pair des équipes, unanimement saluée par les résidents et leurs proches, le rôle clé du lien entre les personnes, le renforcement du sentiment de solidarité à l'échelle européenne et le retour aux fondamentaux de notre mission et de nos valeurs. » Même satisfaction pour Medeos qui a réalisé fin 2020 une enquête auprès des résidents et des salariés : 95 % des usagers considèrent que le Groupe Medeos a répondu avec les bons arguments durant la crise sanitaire.

Et demain  ?

Comme de nombreux groupes privés, Korian estime que la maison de retraite de demain va davantage « se médicaliser, pour accompagner des personnes de plus en plus dépendantes, s'ouvrir vis-à-vis de la filière hospitalière et de la médecine de ville, grâce notamment au rôle pivot des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et aussi jouer un rôle de lieu de répit pour les aidants et de socialisation grâce aux accueils de jour. » Une tendance à la sanitarisation partagée par Iroise Bellevie ou encore par Medeos. Pour Emilien Chayia, Directeur général du groupe : « Avant la crise, le secteur médico-social était en pleine mutation. Le contexte sanitaire a accéléré la conduite du changement parfois en mettant en évidence les points d'amélioration, souvent en soulignant la formidable capacité d'adaptation du secteur à une crise sans précédent. Le secteur médico-social prend un virage qui amènera nos institutions à se "sanitariser". L'enjeu consistant à proposer des lieux de vie médicalisés qui permettront encore à l'usager de se sentir chez lui ».

Emera plaide en revanche avec force pour que « les établissements restent avant tout des lieux de vie. Pour éviter d'aller vers le "tout sanitaire", nous développons des échanges avec les structures de santé du territoire afin d'offrir aux résidents un suivi sanitaire plus immédiat et moins contraignant. Et nous continuons d'investir dans le numérique afin de favoriser une communication en temps réel avec les familles », indique Eric Baugas, Président d'Emera.