Le décret actuellement en préparation sur les activités et les compétences des infirmières est en décalage avec la volonté s du législateur, estime l'Ordre national des infirmiers qui appelle le gouvernement à le réviser.

L'Ordre des infirmières appelle à réviser un projet de décret « afin qu'il soit pleinement fidèle à l'esprit de la loi.
Consultation, prescription, missions socles... la loi du 27 juin 2025 a marqué la refondation de la profession infirmière, mais « vite les décrets » ont aussitôt demandé les 600 000 infirmières, avec une crainte en coulisses : le risque d'une réglementation « moins disante » sous la pression des médecins. Est-ce ce qui est en train d'arriver ? L'activité réglementaire est à l'arrêt faute de ministres, mais d'ores et déjà, l'Ordre national des infirmiers dénonce « un décalage préoccupant entre la reconnaissance législative majeure pour la profession infirmière et la rédaction actuelle du projet de décret (sur les activités et les compétences, ndlr) présenté par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) ».Il appelle le Gouvernement à réviser ce projet de décret afin qu'il soit pleinement fidèle à l'esprit de la loi et « traduise réellement les avancées voulues par le Parlement et attendues par les patients comme par les infirmiers » :L'accès direct est une réalité à concrétiser pour le patient : c'est un levier majeur pour améliorer l'accès aux soins dans un contexte de désertification médicale, mais aussi pour renforcer la prévention et le suivi des patients chroniques. Or, le projet de décret ignore cette avancée majeure ;L'autonomie infirmière, une reconnaissance à affirmer pleinement : la loi a reconnu l'autonomie des infirmiers et leur a même accordé, pour la première fois, un pouvoir de prescription sur certains produits et examens. Pourtant, le projet de décret réduit cette avancée à une simple liste d'actes fixée par arrêté ;La coordination, un rôle central à valoriser : La loi confie aux infirmiers la mission de coordonner et d'orienter les patients dans les parcours de soins. Pourtant, le projet de décret limite ce rôle à une fonction passive. Or, dans la réalité - à l'hôpital, en ville, à l'école, au travail ou à domicile - les infirmiers sont déjà au coeur de la coordination des parcours de soins.