09/11/2021  -  SantExpo 2021  12399

Négliger la question du système de santé serait une « faute politique »

Dans son discours inaugural, prononcé le 8 novembre sur le salon SantExpo, Frédéric Valletoux, président de la FHF, exhorte les candidats à l'élection présidentielle à prendre soin du système de santé.

C'est un très long discours que prononce Frédéric Valletoux en ouverture du salon SantExpo 2021. Un discours de combat, d'abord, durant lequel il célèbre et remercie les soignants comme le service public tout entier de leur engagement et leur résistance face à la déferlante Covid.

Un discours de propositions ensuite, car le président de la FHF a profité de ce moment de grande attention pour présenter les trois lignes phares du projet présidentiel, « Ambition Santé 2022 », un nom sans grande originalité, s'est-il amusé à commenter mais qui a le mérite d'être clair et efficace. Les trois propositions de la communauté hospitalière dans le débat concernent donc :

- Le recrutement : 25 000 infirmiers et aides-soignants, 100 000 professionnels supplémentaires dans le médico-social et 1000 postes hospitalo-universitaires ;

- Des lois de programmation sur la santé et l'autonomie prévoyant un taux minimal d'évolution des financements hospitaliers, et l'ouverture d'une réflexion sur les missions de l'Assurance maladie obligatoire et des complémentaires ;

- Un Pacte pour l'accès aux soins de tous, partout, à toute heure. La question des déserts médicaux, de la permanence des soins est complexe. C'est pourquoi il appelle à une méthode de concertation exceptionnelle débouchant sur des mesures fortes pour renforcer l'accès aux soins. Après le Ségur, la FHF appelle à poursuivre dans la voie de la concertation et de la responsabilité avec la réunion d'États généraux de la santé des territoires à l'été 2022, qui devront arrêter un diagnostic et des solutions concrètes, autour du futur Président. D'ores et déjà, la FHF verse dans le débat plusieurs pistes de mesures : obligation de participation à la permanence des soins dès 2023, quelle que soit la modalité d'exercice, et restriction à l'installation en secteur 2 sur certains territoires pour les spécialités dans les zones surdenses, après analyse fine et concertation.

Une vision claire et globale

Frédéric Valletoux a profité de cette tribune pour rappeler le politique à ses responsabilités : constatant l'absence de vision claire et globale sur le sujet à ce stade, il a exhorté les candidats déclarés à l'élection présidentielle à ne pas « commettre une faute politique » en négligeant l'avenir de notre système de santé.

« Ambition Santé 2022 » : Un projet présidentiel de combat pour sauver le système de santé

Ce projet d'ensemble repose sur 30 propositions organisées autour de 4 chantiers prioritaires :

1/ Mieux organiser la prévention et les soins à l'échelle des territoires. C'est-à-dire traiter les questions de déserts médicaux, de gouvernance en santé, de place des collectivités, de prévention ;

2/ Répondre aux enjeux de l'égalité, de l'excellence et de la pertinence pour la santé de demain, en fournissant les meilleurs soins à tous et promouvant la recherche de manière économiquement pertinente ;

3/ Acter la « priorité recrutement » : former, recruter et accompagner en nombre les professionnels de santé aux compétences spécifiques qui pourraient être nécessaires en cas de crise sanitaire mais aussi aux compétences évolutives, agiles, nécessaires au quotidien pour répondre au mieux aux besoins de santé de la population ;

4/ Refonder la Santé publique et placer l'Autonomie au coeur de notre projet social.

Négliger la question du système de santé serait une « faute politique »

Enfin, Frédéric Valletoux a souhaité adresser une mise en garde aux candidats à l'élection présidentielle. Alors qu'à six mois l'élection, aucun prétendant n'a dessiné de vision globale et cohérente pour notre système de santé, le président de la FHF a rappelé que : « Ni les Français, ni les hospitaliers, ni la communauté médicale ne comprendraient que la santé, que le service public de la santé ne soient pas au coeur des débats de l'élection à venir ». Et d'ajouter : « Celles et ceux qui pensent pouvoir mettre le sujet de la santé de nos concitoyens, la question de l'avenir de notre système de santé sous le tapis ne feront pas que se tromper. Ils n'auront pas entendu le pays et commettront une faute politique en pensant que cela n'est pas une priorité pour les Français ». Pour mettre le sujet au coeur de la campagne, le président de la FHF a dès lors invité l'ensemble des candidats à un temps d'échange, le 17 mars 2022, date anniversaire du 1er confinement de 2020. « Nous allons faire de cette date du 17 mars une journée dédiée à l'avenir de la santé, de l'hôpital public, et des soignants, et il me parait indispensable qu'à cette occasion, les projets de chacun pour nos Solidarités puissent être exposés et présentés aux Français ».

Dont acte.

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