Dans le n° 124-janvier 2021  -  Covid-19  11483

La toilette, « un acte à risque intermédiaire »

En ces temps de crise sanitaire, des précautions particulières s'imposent aux personnels soignants. Explications et reportage.

Dès le début la crise sanitaire, un kit de recommandations a été travaillé par l'Agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France pour répondre aux questions des professionnels des Ehpad. Le 16 mars, des experts représentant la gériatrie, l'hygiène, l'infectiologie, les Ehpad, les soins palliatifs ou encore l'HAD se sont réunis pour identifier les thématiques à traiter. Ce kit a depuis été décliné pour les services à domicile et les établissements et services accueillant des personnes en situation de handicap. Et depuis le mois de mars, les trois outils, consultables sur le site internet de l'ARS (1), sont actualisés au fil des recommandations nationales et des besoins exprimés par la profession. « La toilette des résidents est traitée sous l'angle des précautions complémentaires d'hygiène à appliquer dans le cadre de l'épidémie de Covid-19 même si elle s'inscrit dans le cadre plus large des relations entre professionnels et résidents », explique le Dr Marguerite-Marie Defebvre, chargée de mission sur le vieillissement à l'ARS Hauts-de-France. « Nous expliquons les précautions à appliquer lors de la toilette selon que le résident est atteint ou non de Covid, complète le Dr Christine Gaillandre-Cléach, médecin à la direction de l'offre médico-sociale de l'ARS. Nous nous basons sur les recommandations de la Société française d'hygiène hospitalière, du Haut conseil de la santé publique et du Centre d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (Cpias) des Hauts-de-France.Les équipes opérationnelles d'hygiène hospitalière des établissements de santé sont également en lien avec les Ehpad pour répondre à leurs questions. Et dans certains territoires, ce sont des équipes mobiles qui interviennent en support des Ehpad sur tous les sujets relatifs à l'hygiène ».

Témoignages

Parmi les multiples répercussions de la crise sanitaire dans les Ehpad, la réalisation de la toilette se trouve donc elle aussi complexifiée. Si les précautions à prendre par le personnel soignant imposent le port du masque chirurgical et le respect de l'ensemble des gestes barrières lorsque les résidents n'ont pas été infectés par le coronavirus, elles s'avèrent plus contraignantes en cas de contamination. Selon les protocoles en vigueur, les personnes atteintes de Covid-19 reçoivent les soins d'hygiène par un personnel dédié, dans la mesure du possible, ou sont accompagnées parmi les dernières afin de limiter au maximum la contamination, ce qui nécessite une communication informative. « Chaque jour, au moment du petit-déjeuner, nous leur rappelons que leur toilette sera effectuée un peu plus tard dans la matinée, explique Zineb El Btioui, directrice de la maison La Châtaigneraie située à Cormeilles-en-Parisis (Val d'Oise). Les résidents malades se voient accompagnés par un professionnel avec un masque FFP2, des lunettes de protection, une charlotte et une surblouse. Si beaucoup comprennent que notre objectif premier est d'assurer la protection de tous, d'autres sont dans l'incompréhension. Cette tenue «inconnue» dans leur quotidien casse leurs habitudes ainsi que leurs repères visuels et sensoriels. Nous utilisons alors l'humour pour relativiser la situation auprès des résidents, en qualifiant cet équipement additif de « tenue de cosmonaute », ce qui généralement nous permet de retrouver des sourires, des rires et de sentir les résidents rassurés et davantage réceptifs lors de nos échanges ». La directrice a également observé que, craignant une aggravation de leur état de santé, les personnes asymptomatiques ou présentant des symptômes légers se montrent les plus inquiètes. Par ailleurs, la présence de troubles cognitifs, liés à la maladie d'Alzheimer ou à une maladie apparentée, nécessite d'identifier des modalités d'adaptation pour préserver l'humanité de la relation. « En cas de pathologie neuro-évolutive, 80% de la communication est non verbale, rappelle Zineb El Btioui. Nous voir suréquipés peut littéralement désorienter les personnes malades. Nous faisons alors appel au regard, à la voix, à la mémoire procédurale et émotionnelle de la méthode Montessori ou encore à la verticalité d'Humanitude ». Motif de grande satisfaction, la Directrice note une grande solidarité parmi les équipes soignantes. « Aucun professionnel n'a peur d'entrer dans une chambre. Et malgré la crise sanitaire, l'objectif de la toilette reste inchangé : nous sommes là pour accompagner le résident à préserver ses capacités restantes en le rendant acteur. Nous préservons la volonté et la capacité de faire de nos résidents. L'humain reste au centre de nos actions ! »

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10/05/2025  - Alzheimer

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A ce jour, il n'existe pas de consensus médical sur la définition du pronostic vital engagé « à moyen terme », ni sur la notion de « phase avancée » lorsqu'elles sont envisagées dans une approche individuelle.
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