La SFGG, la FCM et la SF3PA déplorent l'avis défavorable de la Haute autorité de santé au remboursement du lécanémab dans le traitement de la maladie d'Alzheimer.
Non remboursement du Leqembi : une perte de chance pour les patients éligibles
Dans un avis mis en ligne le 7 novembre, la Haute autorité de santé (HAS) a dit non au remboursement du Leqembi (lécanémab) en invoquant un service médical rendu insuffisant pour justifier d'une prise en charge par la solidarité nationale.
Après les associations de malades et les organismes de recherche, c'est au tour de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), la Fédération des centres mémoire (FCM) et la Société francophone de psychogériatrie et de psychiatrie de la personne âgée (SF3PA) de déplorer cette décision dans un communiqué commun du 22 novembre : « ce traitement a montré une capacité à ralentir l'évolution de la maladie et pourrait jouer un rôle clé en permettant ainsi aux patients de préserver leur autonomie plus longtemps », assurent-elles. Cette perte de chance pour les patients éligibles, engendre également un retard supplémentaire dans l'établissement d'un parcours de soins précoce et organisé.
La maladie d'Alzheimer, qui touche 1,4 million de personnes en France, nécessite une prise en charge rapide pour maximiser l'efficacité des traitements et ralentir sa progression. L'absence d'options thérapeutiques efficaces, comme celle de l'immunothérapie qui cible les lésions de la maladie, prive les patients d'un traitement innovant qui touche les racines de la maladie, par opposition aux traitements symptomatiques existants. Ce retard dans l'accès aux soins pourrait, en outre, aggraver les inégalités de santé.
Faute de solutions disponibles dans leur propre pays, certains patients se voient désormais contraints de franchir les frontières pour accéder à ces traitements proposés chez nos voisins européens. Une situation qui met en lumière un profond déséquilibre d'accès aux soins, pourtant contraire aux principes d'égalité portés par l'Union européenne. La SFGG, la FCM et la SF3PA appellent « à une réévaluation de la position prise par la HAS », soulignant qu'il est primordial d'intégrer les dernières avancées scientifiques pour offrir aux patients atteints de la maladie d'Alzheimer « une chance de bénéficier des traitements les plus novateurs et les plus adaptés à leurs besoins ».
