La ministre de la Santé a détaillé jeudi 20 novembre les orientations du budget de la Sécurité sociale, défendant un effort partagé pour réduire le déficit.
Stéphanie Rist défend le PLFSS et annonce une réforme des ARS
Stéphanie Rist, ministre de la Santé, a accepté de répondre aux journalistes de la presse sociale lors d'une rencontre organisée par leur association (AJIS) ce jeudi 20 novembre. Interrogée sur le Plfss, elle a d'abord rappelé l'effort demandé aux français pour tenter de réduire le déficit structurel de la Sécurité sociale de 23 à 17 milliards d'euros. Cet effort repose sur un partage des contraintes : franchises médicales pour les assurés, taxation d'un milliard d'euros sur les complémentaires, baisse de tarifs de 1,6 milliard pour l'industrie pharmaceutique, mesures ciblées sur certains professionnels de santé...
Les ARS au coeur d'une réforme structurelle
La ministre a confirmé la réforme des agences régionales de santé annoncée par Sébastien Lecornu devant Départements de France. Tout en reconnaissant que les ARS sont "le réceptacle de tout ce qui ne va pas" et restent le symbole de la suradministration, elle défend leur maintien comme "bras armé de l'État" permettant de déployer rapidement les politiques de santé.
Elle souhaiterait un recentrage des ARS sur leur coeur de métier, qu'elles puissent porter une parole unique de l'État en cas de crise (sanitaire, environnementale, géopolitique...) et assurer le lien avec les collectivités locales. Mais ces administrations créées en 2010 doivent s'adapter aux nouvelles réalités territoriales.
France Santé : un label pour améliorer l'accès aux soins
Malgré sa suppression par le Sénat en commission, Stéphanie Rist maintient son soutien aux Maisons France Santé, avec un objectif de 5000 labellisations en 2027 et un budget de 150 millions d'euros en 2026.
Le cahier des charges reste volontairement léger mais indispensable pour permettre l'efficience du dispositif : accès à un médecin dans les 48 heures si nécessaire, présence d'au moins une infirmière, ouverture cinq jours sur sept et tarifs secteur 1. L'objectif est triple : rendre visibles les organisations existantes, les consolider financièrement et créer des points d'accès là où l'offre est inexistante.
Prévention et ALD : un changement de paradigme
La ministre a défendu la mesure de prévention des affections de longue durée comme "la plus importante du budget", marquant un changement culturel. L'assurance maladie financera des parcours préventifs scientifiquement validés par la HAS pour éviter l'entrée en ALD, notamment pour l'obésité ou le diabète.
Un plan obésité et nutrition est attendu d'ici la fin de l'année, ainsi que la relance du comité interministériel de la santé mentale avec 65 millions d'euros fléchés dans l'ONDAM pour la psychiatrie et la pédopsychiatrie.
