L'équipe de la pharmacie de l'hôpital gériatrique Charles-Foix a été saluée pour son projet de réduction de médicaments dispensés nominativement mais non utilisés.
Les médicaments les plus prescrits en « si besoin » ne seront plus délivrés nominativement
Lors de la journée de la Transformation écologique et de la santé environnementale de l'AP-HP, le 9 octobre, le prix « Coup de coeur du public » a été attribué à l'équipe de la pharmacie de l'hôpital gériatrique Charles-Foix (Ivry-sur-Seine) pour son projet de réduire les médicaments dispensés nominativement mais non utilisés. « C'est un projet qui a mobilisé toute l'équipe, indique Dr Bénédicte Mittaine-Marzac, responsable de l'unité fonctionnelle pharmacie de l'établissement. Son point de départ se trouve dans le constat fait par les préparateurs de la quantité de médicaments non utilisés et jetés. »
Les préparateurs ont en effet observé au quotidien que des médicaments préparés en dispensation nominative individuelle - délivrés unité par unité selon les prises quotidiennes des patients- n'étaient finalement pas tous administrés. Face à ce constat, l'équipe a entrepris un travail de traçabilité sur quatre semaines, quantifiant et analysant l'ensemble des médicaments retournés, ainsi que les motifs associés.
Résultats : en quatre semaines, plus de 11 000 unités communes de dispensation, (comprimés, gélules, flacons...) ont été retournées à la pharmacie soit presque 1 médicament sur 10. Ce qui correspond à près de 40 kg de médicaments non utilisés. En extrapolant à un an, cela correspond à 465 kg de déchets, pour un coût global de plus de 100 000 euros.
Les retours de médicaments non utilisés sont générés notamment par :
- A plus de 40 % par des prescriptions conditionnelles (« si besoin »);
- Plus de 20 % : le transfert ou la sortie du patient ;
- Près de 15 % : une modification du traitement.
Les résultats ont été présentés à l'ensemble de l'hôpital et l'équipe travaille à une évolution des pratiques : les médicaments les plus prescrits en « si besoin » ne seront plus délivrés nominativement, mais mis à disposition en dotation globale dans les services. Cette mesure permettra d'éviter le gaspillage d'environ 60 000 unités de médicaments chaque année - soit près de 45 000 euros- tout en préservant la qualité et la sécurité de la prise en charge.
