La première rencontre internationale organisée le 14 novembre à Dax a été l'occasion de confirmer le rôle moteur de la recherche pour mettre en lumière ses pratiques de soin et d'accompagnement innovantes.
Village Landais Alzheimer : des résultats scientifiques encourageants, un avenir consolidé
Le Village Landais Alzheimer (VLA) a organisé, à Dax, sa 1e Rencontre internationale avec la participation de plus de 300 chercheurs, médecins, juristes, sociologues, proches aidants, acteurs de la protection sociale, infirmières ou encore intervenants sociaux et psychosociaux, dont une partie venue d'Europe et des Etats-Unis. Dans un message d'ouverture, la ministre déléguée chargée de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, a tenu à rappeler « le soutien du gouvernement au Village Landais Alzheimer » insistant sur le fait que cette expérimentation propose un modèle « unique en France et en Europe » véritablement « emblématique du mouvement de transformation de l'offre d'accompagnement » et qui « s'inscrit pleinement dans les orientations de la nouvelle stratégie nationale sur les maladies neurodégénératives ».
Une reconnaissance importante pour l'après 31 décembre 2026, date de la fin du statut expérimental prévu à l'origine pour 10 ans, Xavier Fortinon, président du conseil départemental des Landes, émettant le souhait que le Village « puisse être sécurisé, conforté par l'Etat à compter du 1er janvier 2027 ».
Le programme de recherche de l'Inserm qui évalue l'impact de l'accompagnement du Village Landais Alzheimer sur la qualité de vie des personnes, leur participation sociale, leur santé, mais aussi sur la qualité de vie au travail des professionnels est un indiscutable atout. Les premiers renseignements partiels publiés en décembre 2023 objectivent d'ailleurs scientifiquement plusieurs points forts de ce modèle innovant : moindre déclin cognitif dans les premiers mois, amélioration de la qualité des vie des aidants avec une « diminution importante du sentiment de fardeau » grâce notamment à « un environnement facilitant la continuité du lien et l'équilibre personnel », « moins de risque de burn-out » ou de « sentiment de dépersonnalisation » chez les soignants...
Le programme comprend également une étude médico-économique (en cours jusqu'en 2026) qui évalue le ratio coût/efficacité de l'établissement. Les premiers résultats présentés le 14 novembre par le Pr Hélène Amieva, de l'Université de Bordeaux, spécialiste psychogérontologie et épidémiologie à l'Inserm, font déjà état d'un taux d'hospitalisation deux fois moins élevé pour les résidents du Village que pour les résidents d'Ehpad. De plus, lorsqu'il y a hospitalisation, celle-ci a une durée moyenne de 10 jours pour les Villageois contre 15 jours pour les résidents d'Ehpad. D'autres résultats prometteurs ont pu être de nouveau discutés dont l'amélioration durable de la qualité de vie des aidants.
Dès sa création, le VLA a été doté en interne d'un centre de ressources et de recherches dont l'objectif est de coordonner et de mettre en lumière les pratiques de soin et d'accompagnement innovantes. De nouveaux terrains d'investigations s'attachent à travailler sur les spécificités de l'accompagnement jusqu'au bout de la vie, la domotique et l'intelligence artificielle pour « nous aider dans un accompagnement de qualité, notamment pour les professionnels de nuit », ou encore l'étude économique des gains de qualité de vie des aidants, a-t-elle expliqué.
Afin de soutenir ces projets de recherche, la création d'un fonds de dotation est envisagée compte tenu des dons que reçoit le Village ainsi que l'intérêt répété de fondations engagées dans les progrès scientifiques et de prise en charge des maladies neuro-évolutives.
Quelques chiffres clés :
120 résidents, seuls ou en couple, tous vivant avec la maladie d'Alzheimer
- 105 places en hébergement permanent
- 7 places d'hébergement temporaire
- 8 places d'accueil de jour
131,5 professionnels (équivalent temps plein) composent l'équipe du Village
80 bénévoles
Prix de journée résidents : 62,88 euros (hébergement)+ 7,42 euros (dépendance)
Reste à charge pour les foyers bénéficiant des aides départementales : 223 euros par mois
Crédit photo
Dpt40-Thibault Toutlemonde
