La loi du 24 octobre 2025 change la périodicité et le contenu des entretiens professionnels rebaptisés « entretiens de parcours professionnel » et fusionne les dispositifs Pro A et Transco en « période de reconversion ».
La réforme des entretiens professionnels et des dispositifs de reconversion
Signé par les partenaires sociaux le 25 juin 2025, un quatrième accord national interprofessionnel (ANI) a été intégré à la loi du 24 octobre 2025 dans la continuité des trois de novembre 2024, notamment sur l'emploi des salariés expérimentés. Portant sur les transitions et reconversions professionnelles, il réforme les entretiens professionnels et met en place un nouveau dispositif de reconversion professionnelle.
Les entretiens professionnels
La volonté est de faire de des entretiens professionnels un véritable outil de gestion de carrière pour le salarié sous le nouveau nom d'« entretien de parcours professionnel ». A compter du 1er octobre 2026, leur périodicité et les thèmes abordés sont totalement remaniés.
Désormais, un premier entretien obligatoire sera réalisé dans l'année suivant l'embauche, puis tous les 4 ans au lieu de 2. Un état des lieux récapitulatif aura lieu tous les 8 ans, contre 6 aujourd'hui pour faire le point sur le parcours, les formations suivies, les évolutions constatées ou envisagées. L'entretien devra également être proposé après certaines absences longues (congés maladie, maternité...).
Le contenu, lui aussi, évolue. L'entretien de parcours professionnel devra aborder les compétences et qualifications mobilisées dans le poste actuel, les perspectives d'évolution, les besoins de formation, les souhaits d'évolution, l'utilisation du CPF et les projets de reconversion.
La loi prévoit qu'un entretien devra être réalisé dans les deux mois suivant la visite médicale de mi-carrière (en principe année des 45 ans du salarié). Le contenu de cet entretien sera plus complet : les mesures d'aménagement du poste ou du temps de travail éventuellement proposées par le médecin du travail devront y être évoquées. Ce rendez-vous couvrira les thèmes classiques de l'entretien professionnel, mais devra permettre d'aborder aussi des sujets spécifiques, à savoir : « l'adaptation ou l'aménagement des missions et du poste de travail, la prévention de situations d'usure professionnelle, les besoins en formation et les éventuels souhaits de mobilité ou de reconversion professionnelle ».
La reconversion professionnelle
A l'initiative de l'employeur- La loi met par ailleurs en place un nouveau dispositif de formation unique à l'initiative de l'employeur, nommé « période de reconversion », qui fusionne les dispositifs de l'alternance Pro-A et de Transitions collectives (Transco) avec maintien du contrat de travail. Ces formations en alternance (entre 150 heures et 450 heures) pourront être utilisées pour former un salarié dans le cadre d'une mobilité interne, voire externe. Le dispositif est assorti de garanties pour le salarié, permettant sa réintégration à son ancien poste en cas d'échec de la formation.
A l'initiative du salarié- Par ailleurs la loi fait du Projet de transition professionnelle (PTP) le dispositif unique de transition et de reconversion professionnelle à l'initiative des salariés. Elle prévoit un accompagnement renforcé par un conseiller en évolution professionnelle (CEP) et un financement de parcours de formation construit sur mesure. La loi confie à l'association paritaire Certif' Pro le soin de définir des critères d'éligibilité au PTP. Le financement du PTP sera transféré de France compétences à Certif'Pro au 1er janvier 2027
Médias
Accord national interprofessionnel du 25 juin 2025 en faveur des transitions et reconversions professionnelles (fichier joint)
