Après enquête montrant que seuls 19 départements sur 70 répondants les ont mises en place, la Fédésap demande l'intégration des heures de lien social au tarif national socle APA.

Heures de lien social : une réforme qui fait pschitt ?
L'article 75 de la loi du 23 décembre 2022 de financement de la Sécurité sociale pour 2023 a prévu le financement de deux heures hebdomadaires de lien social pour les bénéficiaires de l'APA domicile en dehors de l'aide aux actes de la vie quotidienne. Les objectifs ? A double détente : côté résidents, lutter contre l'isolement, repérer les fragilités, prévenir la perte d'autonomie ; côté aides à domicile, les aider avoir un temps plein en positionnant ces heures dans les plages creuses de la journée, améliorer l'attractivité du métier. Applicable au 1er janvier 2024, la mesure a été unanimement saluée par le secteur du domicile. Un décret du 30 décembre 2023 lui a donné un cadre réglementaire malgré l'avis défavorable des départements - ils ont posé la question de son financement et de sa soutenabilité alors que les services à domicile peinent à réaliser le plein des plans d'aide.
Qu'en est-il aujourd'hui ? L'Observatoire de la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fédésap) a mené l'enquête auprès des départements et de ses délégués départementaux. Elle en a publié les résultats le 14 octobre : sur les 70 départements ayant répondu, seuls 19 ont mis en place les heures de lien social !
La Fédération dénonce un nouvel exemple d'inégalités territoriales « comme c'était déjà le cas avec les CPOM pour la dotation qualité », essentiellement en raison de difficultés de financement. Plusieurs territoires peinent à dégager les crédits nécessaires ou à arbitrer entre enveloppes existantes, ce qui retarde ou limite l'application des heures de lien social et crée des inégalités d'accès aux droits pour les bénéficiaires d'un département à l'autre.
« Pour passer d'une bonne idée à une réalité homogène et durable », la Fédésap formule une demande « claire et pragmatique » : intégrer les heures de lien social au tarif national socle APA. Ce rattachement offrirait « une base de financement stable, lisible et équitable sur tout le territoire, en lieu et place d'assemblages variables selon les départements ».