Le bilan de la crise sanitaire liée au Covid-19 dans les EHPAD sera sans doute long et complexe. Comme le souligne Anne Meunier, Secrétaire générale du SYNCASS-CFDT : « La vague épidémique n'a pas touché les territoires, ni les établissements de la même manière. Par ailleurs, Agences régionales de santé (ARS) et Groupements hospitaliers de territoire (GHT) ont fonctionné de manière très différente selon les régions. Les établissements supports du GHT, qui ont eu la responsabilité de distribuer le matériel de protection individuelle, y compris aux Ehpad, méconnaissaient pour nombre d'entre eux le tissu médico-social. Nous avons très tôt alerté le ministère de la Santé sur ce point ».

Nombreux sont aussi les D3S qui ont fait part de leur isolement, notamment dans les établissements autonomes. « Nous avons oeuvré pour que le CNG lance un appel au volontariat pour épauler les Directeurs qui devaient faire face seuls à la montée en charge de l'épidémie, ce qui a été fait. Le SYNCASS-CFDT a aussi été très actif en matière de signalement des risques psychosociaux (RPS) : le CNG a mis en place un numéro vert dans le cadre de la crise ainsi qu'une orientation spécifique de leurs coachs pour répondre à des demandes liées à la gestion de la crise : comment faire face aux situations d'anxiété ? Comment gérer le conflit éthique entre mobilisation des personnels et absence de protection ? comment ajuster son dialogue social ? etc. », ajoute Anne Meunier.

Statut unique

En termes statutaires, la priorité du SYNCASS-CFDT reste l'unicité du corps des D3S avec celui de directeur d'hôpital pour des raisons liées à l'urgence - une nouvelle fois mise en lumière par la crise sanitaire - d'approfondir le décloisonnement entre les deux secteurs mais aussi pour faciliter les recrutements. « C'est la seule réponse au manque d'attractivité du corps et plus globalement à celui des emplois. Le rapport Thiriez a aussi appelé à la fusion des deux corps. Si le réflexe identitaire est encore très présent, la crise liée au Covid-19 a une nouvelle fois confirmé qu'il est impossible d'être directeur d'hôpital sans se soucier des personnes âgées et du vieillissement en général. Par ailleurs, la moitié des lits d'Ehpad publics sont en gestion hospitalière. Des exemples de partenariats se sont affirmés et développés depuis le début de la crise. Je pense notamment aux interventions des équipes mobiles de gériatrie, des équipes mobiles de soins palliatifs, ou encore des services d'hospitalisation à domicile (HAD) dans les EHPAD. Espérons qu'ils perdurent », conclut Anne Meunier.