Dans le n° 8-mai 2011  62

Entre éthique et économique "

Partie prenante de l'expérimentation sur les infirmières de nuit en EHPAD, le Domaine des Fromentaux livre ses premières conclusions.

En EHPAD, la culture des soins palliatifs et de la fin de vie fait-elle diminuer les hospitalisations de toute fin de vie ? Aux Domaine des Fromentaux (Dordogne) on le croit. Si en 2004, environ 40% des décès survenaient à l'hôpital, en 2010, ce taux est tombé à 15% pour les années 2009-2010. " La question de l'hospitalisation de fin de vie est un sujet éthique et économique à la fois, explique Laurent Betato, directeur de l'EHPAD. Il porte sur le droit de mourir à domicile, l'EHPAD est considéré comme un domicile, et aussi sur le coût de la prise en charge, très supérieur à l'hôpital. " Fort de son engagement dans le domaine, l'établissement est un des trois retenus en Aquitaine pour l'expérimentation sur la présence d'infirmière de nuit, expérimentation menée dans le cadre du Programme de développement des soins palliatifs pour 2008-2012. Chaque région a choisi un établissement disposant d'une infirmière de nuit, un deuxième s'appuyant sur une infirmière d'astreinte. Le troisième - c'est le cas des Fromentaux- n'a ni l'une ni l'autre mais une solide culture des soins palliatifs.

Traçabilité et concertation

Ainsi, ici, l'accompagnement de la fin de vie est un objectif écrit du projet d'établissement et l'établissement a signé début 2010 une convention avec l'EMSP (Equipe Mobile de Soins Palliatifs) avec l'hôpital de Libourne. " Nous avons aussi une référente Soins Palliatifs, poursuit Laurent Betato. Une aide-soignante formée qui se libère pour tenir compagnie à un résident en fin de vie, lui faire un massage, écouter sa famille,... L'établissement a également recueilli les directives anticipées et mis en place des rencontres systématiques entre le résident (et/ou sa famille) et le médecin-coordonnateur et l'infirmière pour valider un projet de vie personnalisé,... Venons-en à l'encadrement de nuit. " Après 18h30, ce sont les aides-soignantes qui prennent le relais des infirmières, répond le directeur. Les personnes en fin de vie ont été identifiées, discutées en réunion de staff, aussi l'accompagnement de jour se poursuit la nuit. En cas de crise, l'aide-soignante contacte le médecin de garde, ce qui conduit souvent à un réajustement du traitement. L'hospitalisation, solution de prudence, n'est que rarement envisagée car l'aide-soignante consulte le dossier du résident et les souhaits de la famille. " Traçabilité et concertation sont au coeur du dispositif. A mi-parcours de l'expérimentation, Laurent Betato fait un premier bilan. " L'infirmière d'astreinte est sans doute la meilleure solution, résume-t-il. Le recours à une infirmière d'astreinte permettrait d'administrer des antalgiques injectables morphiniques. Sans infirmière, on utilise des patchs, dont l'efficacité est moins immédiate. Or la douleur est une des premières causes d'hospitalisation..." Il faudra attendre la fin de l'expérimentation, en octobre prochain, pour savoir si l'avis général est le même.

10/09/2025  - Vaccination

Le calendrier vaccinal chez la personne âgée en France en 2025

Le calendrier vaccinal 2025 marque une étape importante dans la protection des seniors avec l'élargissement significatif des recommandations pour les personnes de 65 ans et plus. Cette évolution répond à un double constat : d'une part, la vulnérabilité accrue des personnes âgées face aux infections en raison de leur fragilité et d'autre part des couvertures vaccinales insuffisantes dans cette population.
10/09/2025  - Soins

L'action des ESPrévE se généralise dans les Hauts-de-France

Depuis 2022, elles sont treize à intervenir dans les Hauts-de-France. Les Equipes spécialisées en prévention en Ehpad (ESPrévE) viennent en renfort des professionnels pour les aider dans la mise en oeuvre d'outils de prévention pour un accompagnement optimal des résidents.
10/07/2025  - Les Bienfaisants

Ehpad : à table, tout se (re)joue !

Le projet « Bienfaisants », porté par la diététicienne Aline Victor[1], réinvente la nutrition en Ehpad en plaçant les résidents au coeur des décisions. Le 2 juin 2025, la restitution des résultats d'une enquête menée dans un large échantillon d'institutions illustrait l'urgence de redonner dignité et choix aux seniors. Préfacé par le Pr Bertrand Fougère, Professeur de Gériatrie, un Livre Blanc est né, qui présente des solutions concrètes pour une approche humaine et individualisée.
10/07/2025  - Soins

Le syndrome de Diogène : du diagnostic à la prise en charge

Les personnes atteintes du syndrome de Diogène vivent isolées, accumulant objets et détritus de manière compulsive et refusant toute aide. Un mode de vie extrême qui rend compliqué leur prise en charge en établissement.
10/07/2025  - Animation

Des clowns pour rompre l'isolement en Ehpad

Une association girondine, Clown ta chambre, propose des interventions de clowns pour créer des moments de poésie, de plaisir, et renforcer le lien social en Ehpad.
10/07/2025  - Des animaux, oui, mais...

Chiens, chats et compagnie

Depuis la loi Bien Vieillir du 8 avril 2024, les personnes qui emménagent en Ehpad ont désormais le droit de garder leurs animaux de compagnie auprès d'elles. Cette mesure, pensée pour favoriser leur bien-être, est encadrée par l'arrêté du 3 mars 2025 qui fixe les conditions d'accueil desdits animaux de compagnie. Entre espoir et défiance, qu'en est-il aujourd'hui ?
27/05/2025  - Assemblée nationale

Le feu vert des députés à un droit à l'aide à mourir

Plus clivante que son homologue « accompagnement et soins palliatifs », la proposition de loi créant un droit à l'aide à mourir a néanmoins réussi à réunir une confortable majorité.
27/05/2025  - Assemblée nationale

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Solennellement votée à l'unanimité par les députés ce 27 mai, la proposition de loi Vidal garantit le droit de bénéficier d'un accompagnement et de soins palliatifs à toute personne dont l'état de santé le requiert.
10/05/2025  - Pratiques complémentaires

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L'Agence des médecines complémentaires adaptées (AMCA) organise le premier Congrès national de santé intégrative fin juin à Paris. L'occasion notamment d'aborder l'évaluation des pratiques. Le point avec le Pr Antoine Bioy, responsable scientifique de l'AMCA.