L'approche par le « care » n'est pas une simple théorie, une rhétorique, une utopie « new age », une façon d'aborder le monde par la face de la bienveillance. La question ne se résume pas à une posture, à une attention intellectuelle mais se traduit concrètement par le travail et l'action.
Covid, care, virage domiciliaire : quand une transition en cache une autre
Le travail du care est réalisé principalement par des femmes, formées et plus souvent mal payées. Mais aussi par des aidants, non rémunérés et bien souvent invisibles. Il s'agit d'un travail collectif de production d'une politique du soutien et de l'attention capable de réduire les précarités et de former une société de l'accompagnement[1]. L'approche n'est pas une idéalisation de la fragilité et de celles et ceux qui aident à y faire face, mais une recherche des conditions et des contraintes pour apporter les réponses adéquates, pour valoriser, symboliquement et financièrement, les professionnels du care. Le care ne se place pas en surplomb, c'est en cela qu'il s'agit d'accompagner et non de faire « pour » les personnes. Cela procède d'un effort collectif qui tente aussi d'éviter « les dérives du paternalisme et du maternage[2]...