Souvent la dernière demeure des personnes âgées, l'Ehpad est un acteur important des soins palliatifs en France. De plus en plus d'établissements prennent des initiatives pour briser le tabou autour de la mort et mieux accompagner les résidents en fin de vie.

Comment mieux accompagner la fin de vie ?
« La mort est encore un sujet tabou, même à l'hôpital gériatrique où elle est pourtant quotidienne », écrit le Dr Véronique Lefebvre des Noëttes dans son dernier livre Mourir sur ordonnance ou être accompagné jusqu'au bout (éditions du Rocher). Alors qu'un décès sur cinq survient en Ehpad, ces établissements jouent un rôle clé dans le bien mourir et l'accompagnement de la fin de vie. D'après la troisième édition de l'Atlas des soins palliatifs, 80 % des structures avaient intégré un volet palliatif en 2019, contre 62 % en 2011. Toujours d'après l'étude, 91 % informent les résidents sur la possibilité de rédiger leurs directives anticipées. Pourtant, ce sujet prioritaire pour 74 % des responsables d'établissements reste délicat à aborder. « Ils s'interrogent sur le bon moment et la meilleure manière de le faire, craignant d'être trop brusques », observe Sarah Dumont, fondatrice de l'organisme de formation spécialisé sur le deuil et la mort Happy End. Pierre Bara, directeur de l'association Apreva RMS, qui regroupe sept Ehpad dans les Hauts-de-France, reconnaît cette difficulté : « Plutôt que d'en parler dès l'admission, nous organisons un rendez-vous un mois plus tard pour répondre aux questions des résidents et aborder leurs souhaits d'accompagnement. » Happy End propose une formation...