La prescription d'une posologie sous-dosée n'est pas efficace pour prévenir les AVC liés à la fibrillation atriale.
Anticoagulants des sujets âgés fragiles : une étude française pointe un sous-dosage
Il y a vingt ans, en gériatrie, les antivitamines K (anticoagulants) étaient considérés comme à haut risque hémorragique et près de 65 % des patients de plus de 80 ans atteints de fibrillation atriale, donc à risque d'AVC, n'étaient pas traités. L'arrivée il y a une dizaine d'années des anticoagulants oraux directs (AOD) plus efficaces et moins à risque a changé la donne. Les recommandations des sociétés savantes recommandent désormais l'utilisation des AOD en première intention.
Toutefois, une étude française* publiée dans La Revue de Gériatrie de mars 2024, menée chez des personnes âgées suivies en hôpital de jour mémoire (moyenne d'âge de 84 ans), montre un mésusage des AOD dans 40 % des cas, essentiellement sous la forme d'un sous-dosage. « Ces éléments sont importants à connaître, car si l'utilisation des AOD se « démocratise » en gériatrie, la prescription d'une posologie sous-dosée n'est pas efficace pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux ischémiques liés à la fibrillation atriale » commente le Pr Olivier Hanon dans l'éditorial de la revue. En concluant qu'« il appartient au gériatre de s'approprier les règles de bon usage des AOD afin d'apporter aux patients la meilleure offre en termes d'efficacité et de sécurité sous anticoagulant ».
Cette étude a été présentée le 24 septembre aux Journées scientifiques de Broca à Paris (gériatrie).