Dans le n° 134-décembre 2021  - Relations avec les familles  12414

« Pendant la crise sanitaire, les conseils de la vie sociale ont été complètement ignorés »

Entretien avec Nicolas Brun, coordonnateur du pôle Protection sociale/santé de l'Union nationale des associations familiales (Unaf).

La communication entre les Ehpad, les résidents et leurs familles fait-elle partie des sujets dont l'Unaf est régulièrement saisie ?

C'est un sujet complexe qui est redevenu une priorité suite à la crise sanitaire. J'évoquais la complexité car des familles éprouvent parfois un sentiment de culpabilité, lié au sentiment d'abandonner un proche. Cette attitude peut générer un surinvestissement ou un désinvestissement. Certaines vont se montrer très intrusives tandis que d'autres vont déserter. Ces deux attitudes sont souvent liées à la représentation, encore trop souvent négative, de ces établissements dans la population. Nombre d'entre eux restent isolés, loin de la ville, ce qui réinterroge la place des personnes âgées dans notre société. Malheureusement, la crise n'a fait qu'accentuer cette rupture. L'interdiction de voir leurs proches, même pour des familles qui ne venaient pas en visite régulièrement dans l'établissement, a été très douloureusement ressentie. Et si les outils numériques ont permis de maintenir des liens, il conviendrait de réaliser un retour d'expériences d'ici un an ou deux afin de déterminer si ces modes de communication font partie de la vie ordinaire.

Quel regard portez-vous sur le rôle joué par les instances représentatives des usagers ?

Le constat est amer. Pendant la crise, les commissions des usagers ont été rarement sollicitées et les conseils de la vie sociale (CVS) complètement ignorés comme en témoigne l'oubli de leur mention dans les premières circulaires et messages urgents de la Direction générale de la santé (DGS). Le terme a ensuite été ajouté mais sans que ne soient jamais précisées les modalités d'association des résidents et des représentants des familles aux discussions concernant l'organisation des visites ou le maintien des liens des résidents avec leurs proches. Et les établissements médico-sociaux ont peu mobilisé ces structures qui demeurent toujours insuffisamment valorisées ou cantonnées au traitement de sujets secondaires. Face à la crise, les directions d'établissements ont été peu nombreuses à penser que les familles des résidents pouvaient avoir des idées, faire des propositions et trouver des solutions.

Vous avez évoqué l'importance de l'ancrage de l'Ehpad dans son territoire. N'est-ce pas le meilleur argument pour faciliter et renforcer la communication avec l'extérieur ?

Plus l'établissement crée des liens et se tourne vers l'extérieur, y compris en termes d'animation, plus il donne une image positive à la population, ce qui n'est pas négligeable au regard des besoins de recrutement. La maison de retraite doit par exemple être associée aux événements culturels de la ville. C'est le cas dans certaines communes où ces actions sont souvent mises en exergue et présentées comme des réalisations exceptionnelles alors que ce devrait être le quotidien des établissements. Certains Ehpad ont aussi fait le choix d'accueillir des personnes âgées à la journée, ce qui leur permettra lorsque la vie en institution deviendra incontournable de connaître les lieux et les professionnels. C'est un élément à ne pas négliger car le fait d'arriver dans l'urgence, après une hospitalisation par exemple, est aussi générateur de tensions avec les familles. Il faut enfin associer les résidents et leurs familles à l'élaboration du projet d'établissement et au traitement de certaines questions éthiques : quelle prise de risques acceptons-nous en cas de crise par exemple ? Avec la possibilité de faire accompagner les établissements qui ont peu de moyens par des équipes mobiles d'éthique qui travailleraient, aux côtés des professionnels et des CVS à la conciliation des impératifs de sécurité des uns et des besoins de liberté des autres. Les Ehpad peuvent aussi informer les familles de l'existence de certains dispositifs comme l'espace de médiation pour aidants et aidés mis en place par l'Unaf avec le concours de la CNSA(1). L'entrée en établissement d'une personne âgée peut mettre en tension les relations intrafamiliales. Or des désaccords, au sein d'une fratrie par exemple, auront des conséquences négatives sur les relations avec les professionnels des établissements. D'où l'importance de connaître les dispositifs de nature à aplanir les conflits au sein de la famille.


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