L'institution reconnue d'utilité publique est en proie « à une déroute manifeste », malgré des alertes répétées « sur de graves dysfonctionnements », témoignent des cadres dirigeants et salariés à « Libé ».
Une enquête de Libération met en cause la Fondation OEuvre de la Croix Saint-Simon
La Fondation OEuvre de la Croix Saint-Simon a été placée en redressement judiciaire par le tribunal des activités économiques (ex-de commerce) de Paris le 5 novembre, comme l'a écrit Géroscopie, dont l'attention avait été attirée par un communiqué de la CGT évoquant une alerte économique votée par le CSE et pointant en particulier « une possible fraude au sein du centre de santé Clavel ».
Libération a mené l'enquête et publie ce 16 décembre un long article titré « Crèches, Ehpad, centres de santé... A la Fondation OEuvre de la Croix Saint-Simon, une lourde dérive entre « fautes de gestion » et « opacité » ». La charge est lourde ! « La panade financière de la fondation ne serait qu'un fil d'une pelote bien épaisse et emmêlée, écrit le quotidien. Où il est question de suspicions d'arnaque à la Sécurité sociale, mais aussi de dysfonctionnements internes qui sont autant de portes ouvertes aux dérives, sur fond de copinage et de management toxique ».
Le centre de santé Clavel et les fraudes présumées de deux dentistes sont au coeur de l'article, le directeur lanceur d'alerte finissant pas être... licencié. Le management du comité de direction et de la directrice générale est gravement mis en cause par plusieurs témoignages de cadres et anciens cadres dirigeants et salariés. Celui du commissaire du gouvernement est aussi interrogé (de droit pour les fondations reconnues d'utilité publique), et la « désorganisation organisée » est dénoncée par un ancien contrôleur de gestion. Sollicitées par Libération, les personnes mises en cause n'ont pas souhaité répondre, hormis la présidente de la Fondation.
Un signalement au procureur de la République doit être déposé le 16 décembre, affirme le quotidien. Le préjudice serait estimé à des centaines de milliers d'euros d'argent public.
