Dans le n° 144-novembre 2022  - Accompagnement  14252

Pouvoir d'achat : misez sur les assistantes sociales du travail !

Entre hausse des coûts d'énergie et faibles marges, comment soutenir le pouvoir d'achat des salariés ? Une solution : s'appuyer sur les nombreuses aides financières existantes.

D'un côté, des salariés qui voient leur pouvoir d'achat fondre devant la hausse des coûts de l'énergie (37 % pour le gaz et 34 % pour l'électricité en un an[1]) et celle des produits alimentaires (près de 10 % en un an[2]).

De l'autre, des employeurs en mal d'idées pour soutenir le pouvoir d'achat et des élus en attente de gestes forts... spécialement à l'heure des NAO (négociations annuelles obligatoires). Dans le secteur des Ehpad, où la moindre baisse du taux d'occupation grève la rentabilité, la marge de manoeuvre est faible.

Une solution mérite d'être explorée : trouver les compléments financiers à l'extérieur de l'entreprise. Ainsi, il existe en France plus de 1 500 aides de droit commun, portées par de nombreuses structures CAF, CPAM, département, mairie... Leurs noms : APL, RSA, AEEH, FSL, APA, allocation de rentrée scolaire, chèque énergie... À cela s'ajoutent les aides des associations, des mutuelles et assurances, et parfois des CSE (Comité social et économique) des employeurs. À noter qu'entre méconnaissance des dispositifs, illectronisme et manque de temps, nombre de bénéficiaires potentiels ne sollicite pas les aides.

« Monter des dossiers d'aide financière, ce n'est pas notre travail »

Les chiffres sont édifiants : le taux de non-recours des personnes éligibles pour la prime d'activité s'élève à 27 %, celui du non-recours au Minimum vieillesse est de 50 %. Le non-recours peut aussi être « frictionnel », allocations suspendues et non-réclamées bien que légitimes, par les bénéficiaires.

Toutefois impossible pour un auxiliaire de vie, un cadre de santé ou un directeur d'Ehpad de se repérer dans cet écosystème complexe. « Monter des dossiers d'aide financière ou de renouvellement de titre de séjour, ce n'est pas notre travail, avoue ce directeur d'Ehpad qui s'appuie sur un service social à distance. Cela demande des compétences pointues et du temps. Autant de choses que nous n'avons pas ! » Sur ce sujet, les ressources sont les assistants sociaux du travail, souvent d'ailleurs des assistantes sociales, titulaires du DEASS (diplôme d'État d'assistant de service social). Trois années d'étude post-bac, des stages en CCAS, hôpital ou entreprise... leur ont appris la cartographie des aides et dispositifs, l'accompagnement dans la confidentialité et le respect de la personne, la fluidité dans les échanges avec les structures sociales et administratives.

Renouveler un titre de séjour

Prenons quelques exemples de situations accompagnées :

- Bintu, auxiliaire de vie dans un service à domicile, ne percevait plus d'allocations familiales. Son assistante sociale l'a aidée à renouveler son « récépissé pour vie privée et familiale » auprès de la sous-préfecture, document indispensable pour rouvrir ses droits auprès de la CAF et la CPAM. En jeu l'obtention d'un titre de séjour d'une année et donc le maintien dans l'emploi.

- Laetitia, secrétaire administrative, avait une dette fiscale de plus de 50 000 euros due à la faillite de son ancien mari. Son assistante sociale a obtenu une remise de dette gracieuse auprès du fisc.

- Antoine, cadre, et ses enfants étaient démunis face à une épouse et mère en fin de vie. Ils ont été suivis à titre gracieux par un psychologue à domicile. Une prestation de la Ligue contre le cancer repérée par l'assistant social de son employeur, en lieu et place d'une prestation libérale payante.

Les assistants sociaux du travail gèrent aussi d'autres problématiques. Un exemple : Bénédicte, 22 ans, enceinte de 4 mois, était hébergée chez des amis en cours d'expulsion. Grâce à son assistante sociale, elle a trouvé un logement pour deux ans.

Les assistants sociaux exercent en présentiel comme en distanciel. Ainsi sur les grands sites industriels ou administratifs, ils assurent plusieurs jours de permanence selon la taille du site, le plus souvent prestataires à temps partiel. On compte une assistante sociale à plein temps pour 1 200 à 1 500 salariés. À l'inverse, dans les entreprises multisites (maisons de retraite, services à domicile, distribution, agences...), l'assistante sociale travaille le plus souvent à distance. Les rendez-vous se font par téléphone ou en visio, ce qui garantit la discrétion et l'égalité d'accès pour tous. Le distanciel est d'ailleurs dans l'air du temps : téléconsultation médicale, ligne de soutien psychologique...

Dans tous les cas, les RH des structures médico-sociales trouveront leur compte dans la mise en place d'un service social : maintien dans l'emploi des salariés en difficulté, appui aux cadres et directeurs qui peuvent se centrer sur leurs priorités, meilleur engagement des salariés auprès des résidents/des personnes accompagnées à domicile, qualité de vie au travail... et consensus assuré avec les élus !


20/10/2025  - Métier

Les compétences clés du directeur d'Ehpad : au-delà de l'expertise technique

Maîtriser les réglementations médico-sociales ne suffit plus. Pour réussir dans leurs missions, les directeurs d'établissements doivent aujourd'hui conjuguer trois dimensions : expertise métier, qualités humaines et vision stratégique.
20/10/2025  - Fin de vie

Soins palliatifs en Ehpad : un enjeu majeur pour les établissements

Avec 150 000 décès annuels en établissements, dont 77% survenant au sein même des Ehpad, la question des soins palliatifs s'impose comme un défi central pour les directeurs et cadres de santé.
20/10/2025  - UFSBD

Un mémo sur la santé orale des résidents

L'hygiène bucco-dentaire consiste en une toilette de la bouche, des dents, des gencives et des prothèses qui fait partie intégrante de la toilette quotidienne.
17/10/2025  - Santé publique

L'obligation vaccinale contre la grippe des professionnels de santé au menu du PLFSS

L'article 20 pose aussi un jalon légal pour une obligation de vaccination des résidents d'Ehpad.
15/10/2025  - Webinaire

Alzheimer : quelle place pour les ergothérapeutes dans le parcours de soins ?

Un webinaire de la Fondation Médéric Alzheimer présentera le 27 octobre les résultats d'une enquête menée avec l'ANFE et l'Afeg.
13/10/2025  - Prévention

Le vaccin Prevenar 20 désormais remboursé pour tous les plus de 65 ans

Prevenar 20, vaccin contre les infections invasives à pneumocoques, est remboursé à partir du 14 octobre pour tous les 65 ans et plus, y compris en l'absence de comorbidité.
12/10/2025  - Prévention

Les chutes de plain-pied représentent 11% des accidents du travail

Les chutes de plain-pied peuvent être évitées si l'employeur met en place les actions adaptées, ce que vient de mettre en avant la campagne « Une chute ne prévient pas... mais on peut la prévenir »
12/10/2025  - ARS Ile-de-France

Prescri'Pass : le sport-santé pour 4000 Franciliens vulnérables

Prescrit par un médecin, ce carnet gratuit de 24 séances d'APA bénéficiera aux personnes atteintes d'une pathologie chronique et/ou en perte d'autonomie.
11/10/2025  - Sous déclarations

Maladies professionnelles : la Cour des comptes alerte, le médico-social en première ligne

Dans son rapport publié le 3 octobre 2025, la Cour des comptes dresse un constat préoccupant : le système français de reconnaissance des maladies professionnelles est complexe, inégal et saturé. Et c'est dans le secteur du grand âge que ses limites apparaissent avec le plus d'acuité.