À l'approche de la Toussaint, période de recueillement et de commémoration, une étude réalisée par Silver Alliance et Simplifia lève le voile sur une réalité souvent méconnue : le coût réel des obsèques en France.
 
                                    
                                                 Obsèques : un coût moyen de 4 789 euros qui pèse lourd sur les familles
                                            Obsèques : un coût moyen de 4 789 euros qui pèse lourd sur les familles
                                        
                                            
                                    Menée sur plus de 56 000 funérailles organisées en 2024, cette enquête révèle des chiffres qui interpellent et des disparités régionales significatives.
Un poids financier considérable pour les familles
Le coût moyen d'obsèques s'établit à 4 789 euros en 2024, soit l'équivalent de près de trois mois de pension de retraite moyenne. Ce montant représente une charge financière majeure, particulièrement difficile à assumer dans un contexte où 60 % des proches qui organisent les funérailles sont des femmes de plus de 60 ans aux revenus souvent limités. Dans la majorité des cas, ce sont les enfants ou beaux-enfants du défunt qui portent cette responsabilité.
Cette réalité prend une dimension supplémentaire lorsqu'on sait que plus de 5,3 millions de Français ont souscrit un contrat obsèques, dont le capital versé s'avère fréquemment inférieur au coût réel des funérailles. L'écart entre prévision et réalité peut ainsi créer des difficultés financières inattendues pour les familles endeuillées.
Des disparités régionales marquées
Les obsèques ne coûtent pas le même prix partout en France. L'étude met en évidence des écarts importants selon les territoires. La Normandie arrive en tête avec un coût moyen de 5 455 euros, suivie de la Bretagne (5 353 euros) et des Pays de la Loire (5 244 euros). À l'opposé, les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (4 347 euros), Occitanie (4 369 euros) et Nouvelle-Aquitaine (4 539 euros) affichent les tarifs les plus modérés.
Ces différences s'expliquent par plusieurs facteurs : le prix du foncier, les pratiques funéraires locales, la concurrence entre opérateurs ou encore les tarifs des concessions en cimetière qui varient considérablement d'une commune à l'autre.
Crémation versus inhumation : un choix aussi économique
Le mode de sépulture influence également la facture finale. Une crémation coûte en moyenne 4 528 euros contre 4 924 euros pour une inhumation, soit près de 400 euros d'écart. Cette différence de prix, associée à l'évolution des mentalités, explique en partie la progression constante de la crémation qui représente désormais 45 % des obsèques organisées en France.
Au-delà du choix principal, les prestations complémentaires alourdissent la note : compositions florales, avis de décès dans la presse, accessoires pour le cercueil... Ces services optionnels représentent en moyenne 963 euros supplémentaires.
L'anticipation, une nécessité pour protéger ses proches
Face à ces constats, les initiateurs de l'étude insistent sur l'importance d'anticiper sa fin de vie. Prévoir les dépenses, exprimer ses volontés, préparer les démarches administratives ou se rapprocher d'un professionnel du funéraire : autant de démarches qui permettent de soulager ses proches d'un double fardeau, émotionnel et financier.
"Le thème des obsèques nous concerne toutes et tous, tôt ou tard", souligne Benjamin Zimmer, directeur délégué associé de la Silver Alliance. "Il est nécessaire d'anticiper sa fin de vie pour pouvoir partir avec sérénité, et soulager ses proches." Maxime Nory, dirigeant de Simplifia, rappelle qu'en moyenne, chaque personne sera confrontée à deux décès dans sa vie. "Il est important de s'y préparer", insiste-t-il, en évoquant la charge mentale que représente la gestion des formalités administratives pour des familles en deuil.
Un impensé sociétal qui mérite d'être abordé
Cette étude a le mérite de mettre des chiffres précis sur un sujet que beaucoup préfèrent éviter. Dans les établissements accueillant des personnes âgées, ces données peuvent éclairer les accompagnements proposés aux résidents et à leurs familles. Aborder sereinement la question des obsèques, sans tabou, permet d'inscrire cette étape dans une démarche de projet de vie global.
La Toussaint, moment de communion autour de la mémoire des défunts, peut aussi être l'occasion d'ouvrir le dialogue sur ces questions pratiques. Car derrière les chiffres se cache une réalité humaine : celle de familles qui, dans la douleur du deuil, doivent prendre des décisions importantes et assumer des coûts parfois difficiles à anticiper.
Étude Silver Alliance - Simplifia 2024, portant sur 56 306 obsèques, soit 8,8 % des 642 097 décès survenus en France en 2024.
