Dans le n° 120-septembre 2020  - Le numérique, un outil complémentaire  11242

Maryse Duval, « Stop les rapports ! »

Entretien avec Maryse Duval, Directrice générale du groupe SOS Seniors.


La crise sanitaire a-t-elle fait naitre de nouveaux besoins en matière de formation ?

Cette période a incontestablement été marquée par un très fort virage numérique. Personnels, résidents, usagers..., nous avons tous eu recours aux visioconférences et à différents outils de communication et de partage à distance. Cette accélération de la digitalisation a fait naître de nouveaux besoins en matière de formation. Ensuite, la gériatrie n'est pas habituée à la médecine d'urgence, voire de catastrophe, et nous avons aussi noté l'impératif de renforcer les enseignements en matière d'infectiologie car cette discipline requiert une technique, une pratique et une expertise particulières. Les résultats d'un test simple l'illustrent : vous apposez de la peinture non détectable sur les doigts d'un professionnel avant qu'il commence les toilettes des résidents. Au terme de son parcours, le spectroscope révèle qu'au décours des soins, il a mis de la peinture partout... Enfin, je parlerais aussi d'éthique car les privations de la liberté d'aller et venir de nos résidents ont posé beaucoup de questions. Nous voulions évidemment les protéger mais pouvions-nous vraiment les empêcher de voir leur famille ?

D'une façon plus globale, quel regard portez-vous sur les propositions des rapports Libault et El Khomri ?

Stop les rapports ! Je pourrais vous en citer dix autres. Il est temps de passer aux actes et de soumettre aux acteurs le projet de loi Grand âge et autonomie. En ce qui nous concerne, nous défendons la simplification de l'accès aux formations et la valorisation de l'apprentissage. Notre pays compte aujourd'hui deux millions de NEET (1). Pourquoi ne pas sensibiliser ces jeunes éloignés de l'emploi à nos métiers ? Nous pourrions les former, les accompagner, les tutorer et gagner collectivement un pari réellement solidaire.

Au sein du groupe SOS, quelle est votre politique en matière de formation ?

En plus du minimum légal et conventionnel, le groupe SOS consacre 0,3% de sa masse salariale à la formation continue. Nous avons élaboré un socle de formations obligatoires sur différentes problématiques en fonction des métiers : cuisine, sécurité, bientraitance etc. Des formations différenciées sont ensuite organisées en fonction des projets d'établissements. Nous avons également beaucoup travaillé ces derniers mois sur l'Ehpad du futur, que nous appelons 3.0 et qui se sera très proche du domicile, en nous appuyant sur les méthodes Montessori et Humanitude. Et je le redis, nous avons la volonté forte de relancer l'apprentissage pour aider des jeunes souvent écartés des filières scolaires à opter pour nos métiers qui offrent - on le dit trop peu - une grande diversité et de belles perspectives d'évolution.

La formation à distance a connu ces derniers mois une forte montée en puissance et de nombreux organismes (Unaforis, CNFPT...) envisagent son développement hors temps de crise. Vous paraît-elle adaptée aux métiers de la relation ?

Oui et non. Des modules de formations à distance pourraient effectivement être proposés pour acquérir rapidement de la technicité. Mais n'oublions pas que pendant la crise, si nous avons reconnu certaines vertus au télétravail, nous en avons aussi pointé les limites liées à la qualité de la relation. Sympathiser, ou même échanger, avec quelqu'un à distance est moins facile qu'en présentiel. L'enseignement à distance ne peut donc qu'intervenir en complémentarité des formations sur le terrain.

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