Une enquête Odoxa réalisée pour le Collège National d'Audioprothèse auprès de 300 audioprothésistes révèle un soutien massif à la création d'un Ordre pour réguler la profession.
Les audioprothésistes plébiscitent la création d'un Ordre professionnel
Les résultats, dévoilés fin novembre lors du congrès d'Enseignement Post-Universitaire en Audioprothèse, interpellent sur les dysfonctionnements ressentis dans le secteur.
Un secteur qui appelle à davantage de régulation
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 73% des audioprothésistes se déclarent favorables à la création d'un Ordre pour réguler la profession et faire respecter la déontologie. Cette proportion atteint même 82% chez les moins de 30 ans et 76% parmi les salariés, témoignant d'une attente forte des nouvelles générations.
Derrière ce plébiscite se cache un constat préoccupant. Pour 61% des professionnels interrogés, les pratiques et autorisations d'exercice ne sont pas suffisamment contrôlées. Plus inquiétant encore, 77% estiment que les patients ne sont pas correctement protégés contre les publicités trompeuses et les mauvaises pratiques. Cette perception est particulièrement marquée chez les indépendants, qui pointent du doigt à 88% ces insuffisances.
Des missions clairement identifiées
Le soutien à une instance de régulation s'avère quasi-unanime lorsqu'on détaille ses missions potentielles. 93% des audioprothésistes souhaitent qu'elle lutte contre les fraudes et l'exercice illégal, 91% qu'elle veille à l'exercice réglementaire et déontologique, et 86% qu'elle assure la sécurité des prises en charge.
Une question financière réglée
Parmi les professionnels favorables à l'Ordre, 82% jugent raisonnable une cotisation annuelle de 300 euros. Au final, 60% de l'ensemble des audioprothésistes français se disent prêts à créer un Ordre et à accepter cette cotisation, constituant selon Matthieu Del Rio, président du CNA, "un message sans équivoque à destination des décideurs publics".
Cette dynamique s'inscrit dans le contexte d'une proposition de loi transpartisane déposée à l'Assemblée nationale, soutenue par le Collège National d'Audioprothèse, le Syndicat des Audioprothésistes et la Fédération Nationale des Étudiants.
