Surmenée, la généraliste qui suivait Pierrette, 102 ans, l'a retirée de sa patientèle. Une décision conforme au code de déontologie médicale.
« Épuisée », une généraliste retire une femme de 102 ans de sa patientèle
« « Épuisée », une généraliste retire une femme de 102 ans de sa patientèle » : sous ce titre, le Quotidien du Médecin relaie une information du Progrès. À 102 ans, Pierrette, habitante de Bron (Rhône), se retrouve sans médecin traitant depuis octobre, retirée de sa patientèle par la généraliste qui la suivait depuis plusieurs années. Interrogée par la famille, cette dernière s'est dite épuisée par la charge de travail et les trop nombreuses sollicitations de la centenaire : visites à domicile infructueuses, appels téléphoniques répétés... « Elle sonne à l'interphone et personne ne répond, a-t-elle prétexté. Ma mère est en grande partie sourde, elle ne lit pas les messages, elle est alitée et ne peut pas ouvrir », reconnaît son fils au Progrès.
La famille a mis en place un relais par des aides à domicile matin, midi et soir pour accompagner la centenaire.
La généraliste, installée à Bron, souligne de son côté qu'elle est « l'une des rares à réaliser encore des visites à domicile ».
Le fils de Pierrette a adressé une plainte à l'Ordre des médecins du Rhône. Celui-ci lui a répondu que la praticienne était dans son droit : la loi autorise un médecin à interrompre une prise en charge, tant que ce refus n'est pas fondé sur un motif discriminatoire.
Le Quotidien du Médecin rappelle l'article 47 du code de déontologie : « Hors le cas d'urgence et celui où il manquerait à ses devoirs d'humanité, un médecin a le droit de refuser ses soins pour des raisons professionnelles ou personnelles. » Si le médecin se dégage de sa mission, il doit avertir le patient mais il n'a aucune obligation à trouver lui-même un médecin de remplacement et à justifier son choix (même si la généraliste invoque ici son surmenage).
