Le Conseil national d'évaluation des normes a décidé le report de l'examen d'un projet de décret et d'arrêté au grand dam des représentants des étudiants et infirmiers libéraux.
Les régions bloquent la réforme du diplôme d'Etat infirmier
La réforme de la formation conduisant au diplôme d'Etat d'infirmier est prévue pour septembre 2026. Deux projets de décret et d'arrêté ont obtenu le feu vert du Haut conseil des professions paramédicales et du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche. Mais patatras : la dernière instance, obligatoirement consultée, le Conseil national d'évaluation des normes (CNEN), qui porte la voix des collectivités territoriales, vient de reporter l'examen de ces textes dans un avis du 11 décembre. Pourquoi ? Cette réforme prévoit un transfert de la diplomation à l'université et le collège d'élus de cette instance considère qu'ils « réduisent les compétences des régions » et estime à 9 millions d'euros la perte liée au transfert des droits d'inscription des instituts de formation vers les universités, sans compensation financière de la part de l'État
Les étudiants de la Fnesi parlent de sabotage et exigent un « désengagement total » des régions en matière de formation infirmière et sa centralisation par l'Etat. Les infirmières libérales de la FNI dénoncent « un blocage irresponsable » : retarder cette réforme, « c'est retarder l'adaptation de la formation aux réalités du terrain, c'est fragiliser les instituts, et c'est envoyer un signal négatif à toute une profession », résume cette dernière. Même indignation du côté de l'autre syndicat de libéraux, le Sniil, qui appelle le gouvernement « à reprendre la main » : le report de l'examen par le CNEN fait peser un risque réel sur le calendrier de publication des textes « et compromet la capacité des instituts de formation, des universités et des acteurs de terrain à préparer correctement la mise en oeuvre de la réforme dès la prochaine rentrée ».
