Face à « l'urgence d'une politique humaine, solidaire et citoyenne en matière de santé mentale », l'Uniopss a préparé un plaidoyer qui sera remis le 30 juin à Frank Bellivier, délégué ministériel à la Santé mentale et à la psychiatrie.

L'Uniopss pressée de passer de la Grande Cause à une grande ambition nationale
La santé mentale a été désignée Grande Cause nationale 2025 par Michel Barnier, alors Premier ministre. A mi-année, et « devant l'ampleur des besoins qui se manifestent un peu plus chaque jour et dans tous les territoires », l'Uniopss attend « une traduction concrète », a expliqué son président Daniel Goldberg en présentant à la presse le 26 juin les grandes lignes d'un Plaidoyer pour une politique publique globale de santé mentale, travaillé au sein de son réseau avec des acteurs de terrain engagés dans tous les secteurs des solidarités et de la santé. Car les questions de la santé mentale et de la psychiatrie traversent tous les publics vulnérables et fragiles, quel que soit le type de structures.
L'Uniopss presse le gouvernement de passer d'une grande cause nationale millésimée 2025 à « une grande ambition nationale ». Et maintenant, dès le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Deux notions en tension
Ce plaidoyer met deux notions en tension :
- la définition d'une « bonne » santé mentale : pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS): « un état de bien-être mental qui nous permet d'affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté. Elle fait partie intégrante de la santé et du bien-être, sur lesquels reposent nos capacités individuelles et collectives à prendre des décisions, à nouer des relations et à bâtir le monde dans lequel nous vivons. La santé mentale est un droit fondamental de tout être humain. C'est aussi un aspect essentiel du développement personnel, communautaire et socioéconomique » ;
- La définition (non médicale) du rétablissement : il désigne « un processus qui vise à recouvrer un niveau de bien-être satisfaisant sa capacité de décider et sa liberté d'agir. Il s'agit aussi d'apprendre à mieux se connaître, à reconnaître ses troubles et à accepter de vivre avec. Ce processus permet à la personne de restaurer son équilibre de vie et de retrouver la place qu'elle souhaite occuper dans la société, tout en construisant un projet qui fait sens pour elle ».
12 propositions
Parmi les 12 propositions formulées par l'Uniopss, on peut citer la régulation de l'installation des psychiatres et psychologues libéraux, avec une obligation de permanence des soins ; le droit à l'oubli (sur le plan administratif) passé un certain délai, pour une personne ayant eu un trouble psy ; la généralisation des directives anticipées en santé mentale et des plans de crise ; ou encore une véritable reconnaissance de la profession de psychologue. En insistant sur le nécessaire décloisonnement et le financement de la santé mentale et de la psychiatrie, l'Uniopss entend rappeler que la santé mentale est en lien avec l'ensemble des politiques publiques. Elle constitue un enjeu de citoyenneté et de respect des droits sociaux et fondamentaux de chacune et chacun. Ces deux enjeux doivent être les deux piliers d'une politique publique de santé mentale
Ce plaidoyer sera remis le 30 juin à Frank Bellivier, délégué ministériel à la Santé mentale et à la psychiatrie (Géroscopie le publiera), à l'occasion d'un événement organisé à la Mutualité Française sur le thème « Santé mentale : une grande cause suffira-t-elle ? »