Dans le n° 2-novembre 2010  -  Animation  145

L'animation en établissement pour personnes âgées

De façon générale, l'animation joue un rôle de lien social auprès des résidents. Si la définition du métier est communément admise, ses contours sont flous et la fonction se confond souvent avec d'autres métiers proches : sa valorisation au sein des établissements est encore à inventer. Le directeur d'établissement attend beaucoup de l'animation, fonction pilier d'un établissement au même titre que le soin.

Eric Castelnau, comment travaillez-vous avec l'animatrice en interne ? " nous sommes totalement complémentaires, car nous avons besoin de sa connaissance des résidents ainsi que de ses envies, de ses goûts. D'autre part pendant nos interventions, l'animatrice peut prendre en charge un autre groupe de résidents "

Qu'est ce que l'animation pour vous ? " C'est avant tout du lien social, à travers les excursions ou les expositions en résidence "

Quelles difficultés rencontrez-vous ? " l'animation est bien souvent le parent pauvre des structures , et nous nous posons parfois la question suivante : le directeur d'établissement a-t-il un vrai souci des activités non-médicamenteuses ? par ailleurs, le GMP a tendance à augmenter vers la dépendance pour un public toujours plus âgé lors de son entrée en résidence. "

Comment valoriser ce métier d'animateur ? comment peut-il évoluer ? " Pour moi , une animatrice serait idéalement une coordinatrice de la vie sociale de la maison, d'un pôle bien-être, complémentaire du pôle soin ou hébergement, au service du résident. "

Les familles de l'association Vedibe ne disent-elles pas qu'elles souhaitent " une animation qui ne s'impose pas, mais dont le but est de favoriser la relation entre résidents " ? L'animateur est jugé par ses pairs, les familles, les résidents, les intervenants extérieurs : leurs témoignages seront précieux dans le prochain numéro entre autres sujets.

Un métier aux contours vastes...

... Qu'il ne faut pas confondre avec l'ergothérapeute, celui-ci prenant en charge les troubles et handicaps de nature psychique, somatique ou intellectuelle. Il propose et conseille des aménagements afin que le résident puisse maintenir ou retrouver une certaine autonomie. Quant au psychomotricien, il traite les troubles du mouvement et du geste. Ses actes sont réglementés par décret. Si l'ergothérapeute est relativement bien cadré dans son rôle, les plate-bandes de l'animateur et du psychomot' sont souvent piétinées avec plus ou moins de bonheur. L'animateur est le coordonnateur de la vie sociale, au coeur de l'établissement : coordination des projets, contacts avec les intervenants extérieurs, contractualisation parfois, relation avec l'ensemble des fonctions de la résidence, proposition d'ateliers et de thèmes, animation ou accompagnement de ceux-ci...

... aux savoir-être multiples

Les qualités attendues d'un animateur sont variées : adaptation aux publics, patience, créativité, respect et connaissance de la personne âgée, enthousiasme, disponibilité, culture générale et ouverture d'esprit. L'animateur devra être sensibilisé aux pathologies, aux démences, à la perte de mémoire, de parole, à la désorientation, aux attentes culturelles différentes.

... pour un public difficile à cerner

Les résidents accueillis composent un public varié, d'âge et de milieu socio-culturel différents, plus ou moins dépendants et autonomes dans leur corps et leur psychisme. Entre un résident de foyer-logement et celui d'une unité Alzheimer, le gouffre est profond, les besoins très différents, les profils d'animateurs aussi. Un résident parisien, ayant vécu toute sa vie dans la capitale, n'aura pas les mêmes envies qu'un provincial en milieu rural , accordéon pour l'un, des chiffres et des lettres pour l'autre, bal musette contre opéra ?

Les attentes d'un directeur d'établissement :

L' adéquation avec le projet d'établissement avant tout L'animateur doit tout d'abord tenir compte du projet d'établissement, véritable carte d'identité de l' Ehpad, de la résidence, établi par le directeur et son encadrement. Le projet d'animation en est un des volets : il aborde définition, objectifs, acteurs, organisation (programme et rythme des activités), rôle des familles, fréquence de la commission animations et restauration, pour ne citer que quelques chapitres.

Une coordination de l'activité entre tous les acteurs internes

Par ailleurs, l'animation étant une activité sociale, collective, chaque résident doit être pris en charge, autonomes, grabataires, désorientés ou non. Tous doivent y prendre part : aide-soignants, auxiliaires de vie, ash, lingères, infirmières, cuisinier, à un titre ou à un autre : Lire un livre ou la presse dans la chambre d'un résident, effectuer un massage des mains ou de la nuque, poser un vernis à ongle ou des rouleaux, proposer de goûter les nouveautés culinaires du menu de saison, faire plier du linge... sont des activités que l'animateur peut très bien déléguer ou coordonner. C'est très souvent un voeu pieu : soit le cloisonnement est étanche, soit le personnel soignant ne se sent pas concerné réellement voire pas motivé, soit il n'ose pas, faute de savoir que faire. Tout dépend également du positionnement du directeur : l'animateur a-t-il les moyens de sa politique ?

L'optimisation de l'espace ou Yield

L'animateur devra essayer d'optimiser tous les espaces de la résidence, si la configuration des lieux s'y prête et pas uniquement quelques salons ou salles de psychomotricité : jardins, parc, couloirs, salle à manger, chambres ou studios. La résidence est un lieu de vie, pas un hôpital.

L'optimisation du calendrier de l'année et des acteurs locaux :

Les fêtes locales, les fêtes carillonnées doivent entrer dans la résidence qui ne doit pas être un désert isolé de son environnement. L'intergénérationnalité est à cultiver, certes, mais pourquoi ne pas utiliser les compétences et initiatives de l'office de tourisme, la mairie, le conseil général, le comité départemental du tourisme, intégrer les journées du patrimoine, la fête des jardins , le carnaval local... ? Certains animateurs font preuve de beaucoup d'initiatives dans ce domaine, d'autres font appel à des sociétés spécialisées, si le budget le permet.

L'avis du professionnel en animations

" Culture et cie " , créée en 2006 par Eric Castelnau, est la première société à proposer une offre globale d'activités pour les seniors, et couvre aussi bien l'Ehpad, privé ou public, le foyer-logement, que les résidences-services, ou les cliniques psycho-gériatriques. Les activités proposées vont de l'atelier semi-thérapeutique sensoriel, au sur-mesure basé sur le projet d'établissement : 80 ateliers au total et 70 intervenants, recrutés avec rigueur : infirmiers, ergonomes, explorateurs, artistes, conférenciers sont passés au crible d'un référent-métier qui testera leur déontologie, leur éthique, et vérifiera leur diplôme et leur déclaration d'existence. Les ateliers s'intitulent " l'aventure en résidence, ou l'exposition en résidence " c'est-à-dire les expositions actuelles commentées par des conférenciers avec video, mais plus classiquement aromathérapie, initiation au tango, théâtre dans la résidence, tai-chi, réflexologie de la main destinée aux Alzheimer, sans oublier les voyages et excursions à thème. Culture et cie est également depuis peu un organisme de formation à l'activité sociale en interne et propose des modules au personnel soignant sur les activités de " bien-être " : gym douce, ou méthode Feldenkrais.

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