Elle peut avoir 84 au 85 ans, peut-être davantage. Elle arrive à l'aéroport avec son bagage et sa canne qui accompagnent la lenteur de sa marche laborieuse. Elle croit pourtant qu'elle se trouve encore dans une station de métro.

Une fois située au bon endroit par mes indications, elle me déclare qu'elle cherche le comptoir de sa compagnie aérienne. Je comprends qu'elle doit faire appel à une équipe d'assistance à la mobilité car elle est encore bien loin du terminal où elle doit embarquer. Je m'adresse alors à une personne en gilet rouge sur les conseils d'un jeune commerçant prévenant. Elle partira alors vers sa destination en étant correctement accompagnée. Voici ma bonne action.

Je n'en resterai pas là de cette histoire précédant Noël. Je veux aussi vous conter comment j'avais repéré les difficultés de cette vieille dame désorientée. Elle était montée dans l'Orlyval, sorte de train électrique sans chauffeur qui relie la station RER d'Antony à l'aéroport d'Orly. Nous étions nombreux à nous tenir debout pendant que d'autres, plus rapides, avaient pu bénéficier d'un siège. Lorsque cette vieille dame entra dans le wagon, je remarquai sa gêne pour demeurer debout, ce qui l'obligeait à s'accroupir contre une barre centrale en tenant tout aussi fermement sa canne et la poignée de son bagage. Aucune des personnes assises, presque toutes de jeune âge, ne s'était levée pour lui proposer sa place. Alors je lui déclarai à l'oreille que j'allais m'adresser à l'assistance pour réclamer un siège pour elle. Je le fis à voix forte. Dans un premier temps, l'on crut certainement que j'étais de ces personnes qui mendient avec une parole puissante et que l'on ignore tant leur misère nous indispose. Pour bien me faire comprendre d'une possible audience internationale, je répétai le message en anglais, allemand et espagnol.

Rapidement une personne se leva mais, comme il fallait aider difficilement la dame âgée à s'asseoir, elle se ravisa d'autant plus aisément que nous étions près du terminus. Une autre, un peu plus jeune, se leva et se rassit en déclarant qu'elle n'avait pas vu la dame en difficulté.

A vous de juger. Qu'auriez-vous fait à ma place ?

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