Difficultés RH, charte d'engagement du secteur privé, satisfaction des bénéficiaires comme des professionnels, le Synerpa prépare le pic démographique à venir.

Attractivité des métiers : enjeu majeur du 24è Congrès du Synerpa
Le 24e Congrès des acteurs privés du grand âge qui se déroule ce jeudi 12 juin à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes) entend interroger les raisons profondes de l'(in)attractivité des métiers du grand âge.
Alors que les besoins en recrutement vont exploser d'ici 2030 (plus de 400 000 ETP doivent être recrutés), le secteur fait à la fois face à une crise des vocations, à un turn-over important dans les métiers du soin et doit anticiper le départ en retraite de 18 000 soignants d'ici les trois prochaines années. « Nous espérons faire émerger des solutions, notamment en prenant mieux en compte les freins et les motivations, mais aussi la réalité du vécu au travail et des aspirations des professionnels de terrain, indique Jean-Christophe Amarantinis, président du Synerpa lors d'un point presse organisé le 11 juin. « Nous voulons provoquer un choc d'attractivité », ajoute-t-il. Diverses mesures sont alors évoquées : une classification claire des métiers, une meilleure reconnaissance salariale et des perspectives d'évolution, pour attirer et fidéliser les professionnels ; le financement de l'avenant 33, de nouveaux efforts de formation par des parcours diplômants, et une reconversion facilitée ; la mise en oeuvre de l'accord majoritaire du 4 février 2025 sur la prévention des risques ergonomiques pour tous les acteurs de la filière...
Une charte d'engagement bien suivie des adhérents
« Depuis 2023, de nombreux établissements ont déjà accepté de déployer notre charte d'engagement », indique Jean-Christophe Amarantinis. « C'est encourageant et montre une dynamique très positive. Ces deux années de travail ont permis au Synerpa et à ses adhérents de renouer la confiance avec les résidents et leur famille. »
Le premier pilier de la Charte vise à recueillir de manière objective l'expérience des résidents, de leurs proches et des collaborateurs sur l'accompagnement proposé dans les établissements. Pour ce faire, le Synerpa a sollicité un tiers extérieur, la société WeDoxa.
Plus de 660 établissements ont ainsi participé à l'enquête et permis de recueillir les avis de plus de 45 000 résidents, proches aidants ou collaborateurs.
Les résultats que l'enquête met en avant sont encourageants quant à la qualité de l'accompagnement proposé dans les établissements puisque :
- 80 % des notes sont supérieures ou égales à 7/10, avec une moyenne de 8,1 pour les résidents et de 7,6 pour les proches aidants.
- Plusieurs indicateurs ont des notes moyennes données par les résidents très positives, notamment la satisfaction quant au cadre de vie (8,19), aux chambres (8,33) ou aux équipes (8,25).
L'enquête souligne toutefois un avis plus mitigé sur la question de l'alimentation (note moyenne de 7,44 pour les résidents et 7,47 pour les proches aidants).
Du côté des professionnels, plusieurs critères restent à améliorer : la rémunération (5,57), les possibilités d'évolution (5,78) ou de formation (6,10).
Concernant l'objectivation de la qualité de l'accompagnement, qui représente le 2è pilier de la charte, le Synerpa a mis en place avec Socotec un dispositif de « scoring » qui s'appuie sur les rapports d'évaluation de la HAS et permet de classer les établissements selon différents niveaux de qualité. La première vague de scoring (restituée sur environ 300 établissements) a ainsi révélé que 90 % des établissements du Synerpa sont classés en « qualité confirmée » ou « haute qualité ». Ces résultats attestent de la maîtrise des critères impératifs de la HAS et des fondamentaux (respect des droits et des libertés, accompagnement de proximité, traçabilité pour une qualité optimale...), commente le Synerpa dans un communiqué.
De quoi redonner énergie et confiance aux adhérents réunis pour la grand messe annuelle du Synerpa.