Les résultats d'une enquête nationale menée par la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG) sont publiés par la revue Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement.
Aide active à mourir : une enquête de la SFGG
Dans un contexte de réflexion sociétale et législative en France sur la fin de vie, la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG) a conduit une enquête nationale pour explorer les perceptions et attentes des professionnels du vieillissement à l'égard de l'aide active à mourir (AAM). Elle a diffusé à ses 1 600 adhérents un questionnaire anonyme en ligne portant sur la connaissance du cadre légal actuel, les positions sur l'évolution de la législation, les impacts professionnels anticipés et les retours des patients. Elle recueilli 471 réponses, dont 90 % de médecins. Les résultats en ont été publiés par la revue Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement (GPNV volume 23, n°3 septembre 2025).
Parmi les répondants, 58,6 % déclarent connaître précisément le cadre législatif actuel et l'appliquer régulièrement, tandis que 39,7 % en ont une connaissance partielle. Concernant l'évolution souhaitée du droit, 27,5 % souhaitent le maintien du cadre législatif actuel et 41,8 % des répondants rejettent l'ensemble des modalités proposées d'aide active à mourir, suggérant que la manière-même dont le débat est formulé pourrait ne pas correspondre à leur cadre de pensée clinique ou éthique. En cas d'évolution du droit, 25,9 % seraient favorables au suicide assisté encadré par une équipe médicale, 17,8 % au suicide assisté via une association, 9,1 % à une délivrance d'ordonnance létale permettant une auto-administration par le patient, et 7,2 % à l'euthanasie, définie comme l'administration directe d'un produit létal par un professionnel de santé. Seuls 12,5 % ont déclaré ne pas avoir d'opinion arrêtée. En cas de légalisation de l'aide active à mourir, 48,2 % des répondants envisageraient de recourir à une clause de conscience, 24 % pourraient envisager de quitter leur poste, et 21,9 % se disent prêts à participer à la mise en oeuvre. Enfin, 68,2 % jugent que la SFGG doit participer activement au débat public.
L'enquête révèle une diversité d'opinions au sein de la communauté gériatrique, entre soutien modéré à certaines formes d'AAM et fortes inquiétudes éthiques et professionnelles. Elle met en évidence la nécessité d'un débat structuré, informé et éthiquement encadré, tenant compte de la vulnérabilité spécifique des personnes âgées.
