L'exploitation des états réalisés des recettes et des dépenses (ERRD) indique que leur situation budgétaire a continué de se dégrader.
71,3% des Ehpad publics et 64% des associatifs en déficit en 2023
La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) publie une analyse des résultats de l'exploitation des états réalisés des recettes et des dépenses de 2023 des Ehpad publics et non lucratifs. Les privés lucratifs n'étant soumis à une obligation de renseignement exhaustif des données que depuis 2023 sont exclus de l'analyse, mais des premières données sont publiées.
L'année 2023 est marquée par :
- Des charges en hausse de plus de 6 % après +5 % en 2022, +6 % en 2021 et +6,6 % en 2020 ;
- Des recettes en augmentation de 4,9 % après +3,3 % en 2022, +3,7 % en 2021 et +6,9 % en 2020 ;
- Des taux d'occupation remontés à 94% pour le privé non lucratif et 91,4% pour le public, des niveaux restant toutefois inférieurs à ceux observés en 2017 et 2018
Capacité d'autofinancement- En 2023, sur un périmètre d'étude restreint aux établissements publics et privés non lucratifs représentant 75,9 % des établissements, 42,8 % des Ehpad avaient une capacité d'autofinancement (CAF) négative, et 21,1 % d'entre eux présentaient une CAF négative d'une valeur supérieure à 5 % de leurs recettes. La situation était plus dégradée pour les publics (45,5 % avec une CAF négative) que pour les privés non lucratifs (39 %). Si le taux de CAF est une mesure pertinente de la « santé budgétaire » d'un Ehpad, le déficit reste un indicateur privilégié. Si l'évolution de la part d'Ehpad en déficit suit les mêmes tendances que celle de ceux ayant un taux de CAF négatif, les valeurs de ces deux grandeurs sont assez différentes.
Déficit- En 2023, 68,3 % des Ehpad étaient en déficit. La situation était plus dégradée pour les Ehpad publics, avec 71,3 % de structures en déficit, contre 64 % dans le champ privé non lucratif. Cela fait suite à trois années d'augmentation presque linéaire de la part des Ehpad en déficit. Alors que les financements publics sont en hausse, les résultats de l'étude identifient, parmi les facteurs explicatifs de la détérioration de leur situation budgétaire, la baisse de leur taux d'occupation et la hausse de l'inflation. Ils invitent également à considérer la progression des charges associées au recours à l'intérim.
Depuis 2020, les facteurs d'évolution des charges et des recettes des Ehpad sont essentiellement nationaux. À partir de 2022, la part croissante de la contribution des résidents, régulée à l'échelle départementale, dans l'évolution des recettes des Ehpad est une source de disparités entre les territoires
