Dans une trajectoire démographique et sanitaire médiane, le nombre de seniors en perte d'autonomie augmenterait jusqu'aux années 2050 pour approcher 2,8 millions.

700 000 seniors en perte d'autonomie supplémentaires d'ici 2050
Selon une étude de l'Insee en partenariat avec la Drees, en 2021, parmi les 18 millions de personnes de 60 ans ou plus vivant en France, plus de 2 millions sont en perte d'autonomie, dont un tiers en perte d'autonomie sévère. Dans une trajectoire démographique et sanitaire médiane, le nombre de seniors en perte d'autonomie augmenterait jusqu'aux années 2050 pour approcher 2,8 millions. C'est la conséquence directe du vieillissement de la population - les seniors devenant à la fois plus nombreux et en moyenne plus âgés - atténuée par l'amélioration de l'état de santé à âge donné. Deux périodes se succéderaient jusqu'aux années 2050, avec une hausse du nombre de seniors en perte d'autonomie d'abord forte jusqu'au début des années 2030, et ralentie ensuite. Au-delà, la population des seniors en perte d'autonomie se stabiliserait et entamerait une légère décroissance à l'horizon des années 2070.
Entre 2021 et les années 2050, l'augmentation serait plus marquée dans l'ouest de l'Hexagone, en Île-de-France hors Paris et dans les départements d'outre-mer. Ces territoires, moins âgés en 2021 que ceux du centre ou du nord-est, cumuleraient vieillissement de la population et arrivée de seniors depuis les métropoles et le nord-est de la France.
56 % de places supplémentaires en établissement
En 2021, 30 % des seniors en perte d'autonomie vivent en établissement, soit 600 000 personnes (dont 62 % en perte d'autonomie sévère, soit 380 000 personnes), auxquelles s'ajoutent 40 000 seniors considérés comme autonomes. Pour un taux d'accueil identique à âge et autonomie donnés, il faudrait accueillir 1million de seniors en établissement au début des années 2050, dont 0,9 million en perte d'autonomie et 100 000 autonomes. Cela représenterait 56 % de places supplémentaires en établissement par rapport à 2021. Alternativement, pour limiter ces ouvertures de places, il faudrait développer les solutions de maintien à domicile. Le défi du besoin de main-d'oeuvre dans le secteur des services à la personne à l'horizon 2050 est immense. En effet, le vieillissement des ménages utilisateurs conduirait à un besoin croissant de ces services. Or le seul maintien du nombre de salariés dans ce secteur suppose de recruter 800 000 salariés à l'horizon de la projection.