Le 30 avril sort au cinéma un film documentaire de Bertrand Hagenmüller sur une résidence artistique de malades d'Alzheimer et leurs soignants dans un manoir breton.

« Les Esprits libres », la maladie d'Alzheimer sous l'angle de l'espoir et de possibles
« Loctudy, Finistère. Une résidence théâtrale réunit pendant quinze jours des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et les professionnels soignants qui les accompagnent au quotidien. Un projet thérapeutique inédit ». Le documentaire « Esprits libres » s'ouvre sur ces quelques mots simples. Il s'agit du 3e film de la trilogie sur l'accompagnement de la maladie d'Alzheimer du réalisateur Bertrand Hagenmüller, après « Prendre Soin » sorti au cinéma en 2019, puis « Première ligne » tourné pendant l'épidémie de Covid et sorti en 2022. Aussi sociologue, il travaille depuis dix ans avec la même équipe de soignants et a eu envie d'imaginer un troisième et dernier volet « porteur d'espoir et de possibles ».
Pari réussi, voilà un documentaire feel good où loin des enfermements psychiques et physiques trop souvent vécus en institution, se développe sous nos yeux une expérience thérapeutique unique faite de douceur, de poésie, et de joie aussi - le mot revient souvent. Des soignants et des résidents d'un Ehpad de la région parisienne (La Villa d'Epidaure, La Celle Saint-Cloud, LNA Santé, ndlr), ont vécu ensemble pendant deux semaines dans une manoir breton, pour écrire un spectacle fait de théâtre d'improvisation, de musique et de poésie. Dans cette aventure, ils ont été accompagnés d'une art-thérapeute, de trois musiciens (dont Tom Georgel, compositeur de la musique du film) et d'une poétesse. Certains soignants avaient même fait le choix de venir en famille, avec leur partenaire et leur enfant. La maladie d'Alzheimer est mise en abyme dans les jeux/confusions de rôles sur scène, le brouillard qui brouille un magnifique poème. Dans la réalité, elle est partout, dans les fugues de Didier, l'agressivité d'Anne-Marie, les confusions de Nicole et les désespoirs de Francine. Mais la complicité tissée entre patients, soignants, et artistes, l'ambiance familiale, la créativité partagée diminuent jour après jour les troubles des personnes « malades » et redonnent aux soignants le «sens du métier». Ils se disent tous transformés.
Courez voir ce documentaire lumineux.