Dans le n° 103-avril 2019  -  Vers la fin d'un tabou  10384

Incontinence, et si on en parlait ?

Selon l'Association Française d'Urologie, l'incontinence atteint 50 à 80% des sujets âgés vivant en établissement, la proportion étant plus importante chez les personnes les plus fragiles ou atteintes de maladie neuro-dégénérative (GIR1) 1. C'est dire si le sujet est préoccupant. D'autant que cette prévalence ne devrait pas s'arrêter là, si l'on en juge par la poussée démographique à venir. La population des 80 ans et plus devrait doubler d'ici 20 ans.

Fréquente, l'incontinence urinaire est souvent multifactorielle chez la personne âgée, impactant fortement la vie quotidienne. Physiquement d'abord avec l'inconfort qu'elle provoque, infections urinaires et problèmes cutanés, risques de chutes générées par les déplacements précipités, notamment la nuit, perte d'autonomie, mais aussi psychologiquement (patients souffrant d'Alzheimer). Des études ont mis en évidence l'apparition de sentiment de honte, stigmatisation, isolement social, dépression et dégradation globale de la qualité de vie (même si les fabricants travaillent sur le tabou de l'incontinence). En France, le coût global de l'incontinence urinaire est évalué à 4,5 milliards d'euros un coût comparable à celui d'affections comme l'arthrose ou la pneumonie 2.

Un marché en pleine croissance

De nombreux acteurs, Hartmann, Tena, Ontex, AMD, Seni France ou Abena pour ne citer qu'eux, se partagent le marché florissant des protections urinaires, à domicile comme en établissement, le rendant de fait innovant, concurrentiel et créatif. Les gammes sont variées, adaptées aux besoins spécifiques des usagers, déclinées en solutions pour la nuit ou le jour, en versions hommes, femmes ou mixtes. On trouve ainsi des changes complets avec ou sans ceinture, des changes anatomiques ou des sous-vêtement absorbants... A noter que les fabricants s'adaptent aux nouveaux circuits de distribution, certains proposant même de créer des marques privées.

Vers un nouveau scandale sanitaire ?

Certains fabricants de couches bébés et produits d'hygiène féminine ont été récemment épinglés pour leur composition intégrant des substances toxiques (VOC, chlore, HAP, allergène, glyphosate...). Alors qu'en est-il des produits d'incontinence pour adultes ? « Ils devraient être épargnés », rassure Thierry Frattaruolo, Manager chez Tzmo France SASU. « Soumis aux lois des dispositifs médicaux, mais aussi au règlement européen REACH, les fabricants sont contraints à des règles plus strictes. Cela protège les usagers de certaines dérives et devrait éviter les scandales révélés sur certaines couches pour bébés ».

Chiffres clés

- On compte 7% d'incontinents en France, soit à peu près 4 550 000 personnes, dont 34% ont 65 ans ou +.3 550 000 personnes vivent à domicile, 1 000 000 sont en institutions.

- 2/3 des incontinents sont des femmes, 1/3 sont des hommes.

- D'ici 20 ans, la population des 80 ans et + va doubler, soit une croissance organique de 4% par an pour atteindre d'ici 2040 plus de 6 800 000 de personnes.


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