À la résidence Le Monthéard du Mans (Sarthe), le taux d'occupation se maintient au plus haut. Au coeur du sujet, la directrice, Marianne Hamelin, s'appuie sur un projet d'établissement et d'optimisation de la prise en charge et une connaissance fine des réseaux locaux. Voici quelques pistes à suivre :
- faire connaître l'établissement et son projet
Méthode : rencontrer les acteurs locaux (conseil général, ARS, médecins, assistante sociale, Hôpitaux CLIC, CCAS, MAIA...). " Je vais régulièrement à l'hôpital ou dans les SSR avec mon médecin-coordonnateur pour voir un résident hospitalisé ou préparer la sortie d'hospitalisation d'une personne âgée. Je discute avec les équipes, je parle de mon établissement. J'initie des rendez-vous avec le chef de service ou l'infirmière-cadre. Je veille à entretenir le lien avec les responsables des soins palliatifs. Le face à face est important?: mes interlocuteurs mettent un visage sur un nom et se souviennent mieux de l'établissement et du projet qu'il porte. "
Il est essentiel de laisser une trace aux partenaires : livret d'accueil, plaquette, journal interne (ici un trimestriel de 10 pages?: animations, sorties, compte rendu du CVS...).
Dans son établissement, la directrice connaît tous les médecins-traitants des résidents et échange régulièrement quelques mots avec eux. Lorsque ces médecins ont une demande d'une personne âgée, ils pensent au Monthéard.
- faire de la promotion l'affaire de tous
La promotion ne doit pas être portée par le seul directeur. Il faut impliquer les équipes, de la psychomotricienne à l'animateur. Pour la directrice " l'équipe de bénévoles qui intervient au Monthéard transmet à l'extérieur l'image de l'établissement... "

- faire évoluer son offre

" Avec une prise en charge de qualité, on remplit son établissement ! " Le Monthéard qui compte actuellement 83 résidents, va encore optimiser la prise en charge avec 19 places d'accueil temporaire. " Nous allons construire de vrais projets d'accompagnement : accueil en urgence, répit de l'aidant, découverte de l'Ehpad, alternative à l'hospitalisation, lutte contre l'isolement pendant l'hiver, temps de réflexion pour la personne âgée sur sa vie future... " Il y aura aussi 6 places d'accueil de jour et 15 places supplémentaires (dédiées aux personnes désorientées). De plus, l'établissement réfléchit à ouvrir son service de rééducation sur les personnes âgées ayant subi un accident vasculaire cérébral ou celles atteintes de la maladie de Parkinson.

- se positionner en acteur central

Le Monthéard a été choisi lors d'un appel d'offres de l'ARS Pays de Loire pour porter une plateforme de services à destination des professionnels. " Il s'agit d'améliorer la collaboration entre les professionnels : équipes Alzheimer, SSIAD, SAD, structures... L'offre sera rassemblée autour d'un seul numéro, pour les professionnels ayant une difficulté ou une question sur la prise en charge d'une personne âgée. Cela va donner une grande visibilité à l'établissement. "

- choisir avec soin les futurs résidents

Actuellement l'établissement reçoit 80 dossiers chaque mois. " Lorsque je reçois les personnes et les familles, je cherche à savoir si la personne veut vraiment rentrer ici ou si elle veut simplement une place en Ehpad. Si, dans tous les cas, la décision se prend en équipe pluridisciplinaire, la motivation compte : elle favorise la réussite de la prise en charge individuelle et du fonctionnement global de l'établissement. " Ce qui se sait à l'extérieur.

- argumenter le prix

" Aujourd'hui, les familles agissent en vrais consommateurs. Il y a une clientèle pour les établissements à 100 euros si la prestation est au rendez-vous. Avec un prix d'hébergement de journée de 70 euros, je suis en concurrence avec le secteur associatif. Je sais ce que nous proposons : vacances, chef cuisinier issu de la grande restauration, atelier d'anglais... "
- veiller au bon usage des nouvelles technologies
Base FINESS, base de données des mutuelles, annuaire Médéric Alzheimer, les Ehpad sont mentionnés partout. Prudence ! La directrice vérifie régulièrement si les informations sur l'établissement sont à jour. L'établissement dispose de pages dédiées sur le site internet du Noble Age mais ne s'est pas encore lancé dans les réseaux sociaux (Facebook...).

- Être présent dans les médias

Pas de démarche proactive. Toutefois, l'établissement est régulièrement cité dans Ouest-France et Le Maine Libre, des journaux très lus dans l'agglomération. Récemment un article parlait de l'atelier Shakespeare où les résidents apprennent l'anglais. D'autre part, vice-présidente de la FNADEPA, la directrice est souvent sollicitée sur les problématiques liées aux personnes âgées. C'est donc l'expertise, les prestations liées, la capacité à s'adapter qui attirent les résidents et les partenaires.