Les députés Hadrien Clouet et Cyrille Isaac-Sibille viennent d'évaluer la mise en place du Fonds d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle (Fipu).

Un démarrage timide pour le Fonds de prévention de l'usure professionnelle
La réforme des retraites du 14 avril 2023 a créé un fonds d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle (Fipu), pour améliorer la prévention des expositions aux facteurs de risques professionnels dits « ergonomiques » : postures pénibles, manutentions manuelles de charges et vibrations mécaniques.
La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a examiné le 10 juin un rapport établi dans le cadre du Printemps de l'évaluation par les députés Hadrien Clouet (LFI) et Cyrille Isaac-Sibille (Modem) sur la mise en oeuvre de ce dispositif financé par la branche accidents du travail et maladies professionnelles de l'assurance maladie. Ils en déplorent « le démarrage timide » (et une demande timide aussi ) qui se traduit par une sous-consommation des crédits.
À la clôture de l'exercice 2024, première année complète d'exercice, seuls 30% de la dotation initiale ont été consommés : le Fipu a alloué 5 666 subventions à 5 300 entreprises, pour une dépense de 44,1 millions d'euros.
La première proposition des députés est d'élargir les actions financées par le Fipu à l'ensemble des facteurs de risque professionnels mentionnés à l'article L. 4161-1 du code du travail, ainsi qu'aux risques psychosociaux (« sans remettre en cause le caractère prioritaire des troubles musculo-squelettiques »),
Pour rappel, la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass) répertorie 40 métiers et 28 activités à risques ergonomiques (accord du 17 octobre 2023) et la branche de l'aide, de l'accompagnement, des soins et des services à domicile (BAD) liste les activités particulièrement exposées à chacun des trois risques ergonomiques en correspondances avec les métiers concernés (accord du 20 mars 2024).