Le saviez-vous ? Déjà dans la haute Antiquité, on utilisait la balnéothérapie pour apaiser la tension physique et mentale. A la résidence ORPEA de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (344 résidents), qui dispose de baignoires thérapeutiques depuis 2007, on a souhaité formalisé ces bénéfices. L'équipe de psychomotriciens* a donc réalisé une évaluation de l'impact du bain thérapeutique sur les troubles du comportement.

L'agitation baisse de 30%

Huit résidents présentant des troubles psycho-comportementaux et tolérant bien l'eau ont bénéficié d'un bain thérapeutique hebdomadaire (le matin) pendant cinq semaines consécutives.

L'évaluation s'est effectuée à l'aide d'une grille d'analyse standardisée, incluant notamment deux fiches d'évaluation remplies avant et après la séance :

- l'Inventaire neuropsychiatrique - version équipe soignante (NPI-ES) développée par l'équipe du Pr P.Robert afin de recueillir des informations sur la présence de troubles du comportement chez des patients souffrant de démence et vivant en institution ;

- une échelle des communications non verbales : posture, regard, mimiques faciales, gestes, tonus musculaire, respiration, distances intercorporelles.

L'impact sur l'anxiété et l'agitation est bien réel. A l'exception de la désinhibition, tous les symptômes psycho-comportementaux productifs du NPI-ES, lorsqu'ils sont présents, sont améliorés de 8 à 10 %. La balnéothérapie réduit significativement la fréquence, la gravité et le retentissement pour le soignant des idées délirantes, des hallucinations, de l'agitation/agressivité, de l'exaltation de l'humeur, de l'irritabilité et des comportements moteurs aberrants. " L'agitation est même de 30 % moins fréquente et moins perturbante pour le résident en fin de séance, s'enthousiasment Cécile Dormia et Alix Perney, psychomotriciennes à Saint-Rémy. C'est important pour les soignants : l'agitation et l'agressivité concernent 75 % des sujets. " Parallèlement, l'anxiété diminue de 7 % en fréquence, de 30 % en gravité, de 14 % en termes de retentissement pour le soignant.

L'observation des communications non verbales en fin de séance confirme ces résultats : posture généralement plus extravertie, regard et mimiques plus expressives, relâchement musculaire et respiration plus lente et plus ample.

L'impact sur l'apathie, la dépression, les troubles de l'appétit... est plus modeste. Le bain thérapeutique augmente même très faiblement les troubles du sommeil. En irait-il autrement avec une séance le soir ? Un sujet dans lequel il faudra se replonger.

* en collaboration avec les résidences ORPEA La Jordanne (Aurillac) et Les Pastoureaux (Valenton)

Protocole :

1. Préparation du matériel et de la salle (chauffage, pré-remplissage de la baignoire, installation de l'ambiance lumineuse, olfactive et auditive)

2. Accueil du résident et aide au déshabillage (si besoin)

3. Installation du résident dans la baignoire

4. Immersion dans la baignoire remplie, jets bouillonnants et toucher thérapeutique. Ce temps peut atteindre 30 minutes pour des sujets douloureux.

5. Temps de reprise et sortie du bain

6. Échange sur la séance

7. Désinfection de la baignoire selon le protocole.