Une Maison des aidants a vu le jour en 2024 au coeur même de la mairie du 5e arrondissement de Paris. Décryptage de enjeux avec Martine Aulagnier, présidente de l'association Assist'Aidant, ancienne conseillère d'arrondissement déléguée aux seniors et à la lutte contre l'exclusion, et experte au sein de l'Agence des médecines complémentaires adaptées (A-MCA).

Les médecines complémentaires au service des aidants
Pourquoi avoir créé une Maison des aidants au sein même des locaux de la mairie du 5e arrondissement ?
Parallèlement à la Maison des aînés et des aidants Paris Centre du 6e arrondissement, qui cible particulièrement les seniors, la maire du 5e arrondissement a souhaité créer une structure qui s'adresse à tous les aidants quels que soient leur âge et la pathologie du proche aidé. L'objectif est de proposer un espace dédié à leur accompagnement à travers des ateliers variés : groupes de parole, sophrologie, yoga, ateliers équilibre, médiation artistique. Si ce type de programmes se démocratise pour les patients à l'hôpital et les résidents en Ehpad, ils restent marginaux en ville, notamment pour les aidants, et a fortiori pour les seniors. En cela, cette maison constitue une action innovante. Elle a également vocation à proposer des formations ciblées sur l'accompagnement d'un proche touché par la maladie d'Alzheimer ou en fin de vie. L'enjeu est d'apporter des outils concrets face aux difficultés qu'ils traversent.
Cette Maison des aidants va également être le lieu d'expression d'un projet plus large avec Malakoff Humanis. Pourriez-vous en dire plus ?
Ce nouveau programme « Briser l'isolement des aidants » se traduit par l'organisation de manifestations et d'ateliers dont la particularité est de mettre l'accent sur des dispositifs d'accès en faveur du bien-être des aidants. Le lancement aura lieu en avril 2025. Au-delà des pratiques complémentaires que sont le yoga ou la sophrologie, nous allons proposer une diversité d'ateliers artistiques comme le chant et la musique avec pour perspective de se produire en Ehpad. Notre objectif est aussi de créer du lien, de la continuité, afin de construire une communauté d'aidants. Bien sûr, nous proposerons également du soutien psychologique, et des actions d'accompagnement visant à soutenir les aidants d'un proche en fin de vie ou décédé.
Vous accordez une place prépondérante aux médecines complémentaires. Pourquoi ce choix ?
Quatre Français sur dix utilisent des approches complémentaires. Il est donc essentiel d'en tenir compte. C'est pour cette raison que nous avons demandé à Véronique Suissa, directrice de l'AMCA, d'inaugurer le lancement de notre programme avec une conférence sur cette thématique. Le but est de présenter l'intérêt des médecines complémentaires pour la prévention, la qualité de vie et le bien-être des proches aidants. Elles représentent le fondement de l'association Passerelle Assist'Aidant, qui soutient les aidants épuisés en proposant notamment l'accès à ce type de pratiques. C'est d'ailleurs ainsi que nous avons noué des liens avec l'AMCA. Nous avons déjà initié des actions communes telles que la création d'un guide pour les aidants. À présent, avec cette maison, nous voulons matérialiser les possibles en matière d'accompagnement, et viser particulièrement celles impliquant les approches complémentaires.
Laure Martin