Un arrêté fixe les listes détaillées des produits et prestations de santé que les infirmiers en pratique avancée peuvent désormais prescrire.

La primo-prescription des IPA entre dans le concret
L'article 1 de loi dite Rist 2 du 19 mai 2023 a ouvert le droit de prescription initiale aux infirmiers en pratique avancée (IPA) qu'un décret du 20 janvier 2025 a encadré réglementairement (article R4301-3 du code de la santé publique). Mais il a fallu attendre près de deux ans pour entrer dans le concret. C'est chose faite avec un arrêté du 25 avril qui modifie celui, fondateur, du 18 juillet 2018, année de création de la profession. Ce texte majeur liste dans le détail (plusieurs annexes), les produits et prestations de santé que les IPA peuvent désormais primo-prescrire, avec ou sans diagnostic médical préalable :
Quelle que soit leur spécialité, par exemple : programmes d'activité physique adaptée, arrêts de travail de moins de 3 jours, transports sanitaires, antalgiques de palier 1, bande ou bas de contention de classe 1 et 2, équipements de protection individuelle, compléments nutritionnels oraux...
Par domaines d'intervention, pathologies chroniques, oncologie, maladie rénale chronique, psychiatrie, urgences.
En ce qui concerne les pathologies chroniques, notons, par exemple, la prescription de dispositifs d'auto-surveillance de la glycémie capillaire (sans diagnostic préalable) ou bien d'antidiabétiques oraux et injectables (avec diagnostic préalable) ou de séances de réhabilitation chez les patients souffrant de maladie d'Alzheimer (avec diagnostic préalable).
Hormis pour le domaine d'intervention « urgences », il est précisé à la fin de chaque liste de prescription rendue possible pour les IPA par domaine d'intervention que : « Les prescriptions listées ci-dessus ne peuvent être renouvelées sans concertation médicale ».
Dans un communiqué du 30, l'Union nationale des infirmiers en pratique avancée (Unipa) se félicite d'« un signal fort » envoyé aux IPA. « Il ne s'agit pas d'une autonomie déconnectée, mais d'une pratique avancée assumée. La primo prescription, pour son renouvellement, s'effectuera avec une concertation médicale, valorisant une dynamique collective, où chacun apporte sa pierre à l'édifice de la santé publique », écrit-elle. Elle ajoute que cet arrêté « constitue une première étape » et « ouvre la voie à un travail de fond pour élargir et affiner les listes de produits et prestations de santé concernées ».