Dans le n° 154-novembre 2023  - Partie I  16181

Les « Fractures françaises » sont-elles une affaire d'âge ?

Chaque année, l'étude « Fractures françaises[1] » auprès de la population permet de saisir comment va - ou plutôt ne va pas - la société. Cette 11e édition invite à suivre l'évolution de la société sur une durée significative et à lisser certaines réactions liées à l'actualité. On pensera en particulier aux attentats islamistes de 2015.

Une grande partie de l'enquête se centre sur la confiance au sein de la population et envers nos institutions. Le prisme de l'âge ou de la situation de retraité va nous intéresser mais on gardera en tête que le premier facteur explicatif reste la question sociale.

Indice de confiance

À la question « Peut-on faire confiance à la plupart des gens ? », depuis 2013, le score reste très faible : en 2023, seulement 26 % de la population répond par l'affirmative. C'est le point le plus haut, cependant. Pour comparer, en 2016, le résultat était de 22 %. Contrairement à dix ans de résultats, cette année, les retraités sont les plus négatifs avec seulement 22 % de réponses positives. En 2019, ils répondaient positivement à 28 %. Généralement, seuls les cadres se disaient plus confiants que les retraités. Cette fois, même les ouvriers se positionnent ainsi. En 2019, ils étaient seulement 10 % à se dire confiants.

À la question inverse, « On n'est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ? », là aussi, les retraités deviennent les plus méfiants : ils approuvent ce percept à 78 %, contre 76 % des ouvriers et 63 % des cadres.

Les retraités, plus confiants que les autres vis-à-vis des institutions

En analysant les institutions, on remarquera que les retraités se retrouvent souvent plus confiants. C'est particulièrement net face aux cinq institutions qui arrivent en tête chez les Français. Ainsi, si 80 % des Français affirment leur confiance vis-à-vis des PME, le score s'élève à 86 % chez les retraités. De même pour les scientifiques qui génèrent la confiance de 79 % de la population, mais 85 % chez les retraités, et seulement 72 % chez les ouvriers. L'armée se classe en troisième position, avec un niveau global de confiance de 78 %. Les retraités sont très au-dessus, à 86 %. La police obtient un score de 72 % en moyenne de la population, mais de 82 % du côté des retraités, contre 66 % pour les ouvriers. Un des écarts les plus importants sur l'ensemble des institutions. Concernant les maires, les seuls politiques à obtenir un niveau relativement élevé de confiance, si la moyenne est de 69 %, les retraités se déclarent confiant à 78 %.

Relevons le cas des entreprises du médicament qui ne soulèvent la confiance que de 45 % des Français, les retraités sont à peine plus positifs avec un taux de 48 %. Seuls les cadres font un peu mieux avec 50 %. Pour finir, on notera qu'il y a très peu de domaines où les retraités sont moins confiants que les autres catégories sociales : le nucléaire, les syndicats, les médias, les réseaux sociaux (12 % de confiance contre une moyenne de 21 %) ou encore les partis politiques, bons derniers du classement avec un taux de confiance de 17 % et de seulement 11 % chez les retraités.

Si les retraités sont plutôt plus confiants dans les institutions de la société, nous verrons le mois prochain comment, selon les âges, ils se situent en termes de satisfaction concernant leur vie. Là encore, des surprises nous attendent !


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