Dans le n° 56-mai 2015  - Interview de Gérard Vincent  4703

Le sanitaire et le médico-social s'enrichissent de leurs enjeux respectifs

La FHF est l'organisateur du salon Santé Autonomie. Nous avons demandé à Gérard Vincent, secrétaire-général de la FHF, ce qu'il pense des enjeux auxquels sont confrontés le sanitaire et le médico-social.

La loi sur la modernisation de la santé met la pression sur les établissements mais laisse de côté les acteurs médico-sociaux. Le gouvernement ne reste-t-il pas trop hospitalo-centré ?

Une loi de modernisation de la Santé est forcément plus santé que médico-sociale même si nous pensons que la frontière entre les deux mondes va devenir de plus en plus théorique. Il ne faut pas non plus y voir la volonté de marginaliser le secteur medico-social. Les problématiques médico-sociales sont de plus en plus importantes.

Il y a quand même, en parallèle à la loi de modernisation du système de santé, la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement. Certes elle n'est pas très ambitieuse, il n'y a pas de moyens supplémentaires, mais il n'y en a pas non plus pour la Santé.

Le secteur santé vit une crise de moyens importante qui va s'accentuer dans les années à venir. Les hôpitaux font des plans d'économies parce que leurs recettes ne couvrent pas leurs charges. Il ne faut pas baisser les bras, il faut être inventif, imaginatif, et faire face. On en peut pas en permanence réclamer des moyens alors que la France est en difficulté sur le plan économique et financier. Il faut développer tout ce qui est coordination des politiques de santé, et notamment au sein du secteur médico-social.

Beaucoup d'expérimentations ont été lancées (PAERPA, télémédecine, DMP, mutualisation d'infirmière de nuit, etc) mais aucune évaluée et généralisée. Sommes-nous condamnés à inventer chacun dans son coin ?

Nous faisons le même constat au sein de la FHF. L'innovation est portée par les hommes et les femmes de terrain, et c'est une bonne chose. Il vaut mieux qu'elles soient initiées par les acteurs de terrain que par les technocrates... Mais on a l'impression qu'on ne tire jamais les conclusions des expérimentations et que le bateau navigue dans tous les sens. Il n'y a pas de politique au niveau national. Nous plaidons pour que les dispositifs qui ont été expérimentés soient généralisés, une fois évalués et lorsque l'on aura démontré leur intérêt. On ne sent pas beaucoup de volonté dans ce domaine.

La FHF arrive-t-elle à peser dans les négociations ?

Oui car elle représente une part importante de l'offre. Nous représentons sur le secteur personnes âgées plus de la moitié des lits. Nous avons du poids mais nous n'avons pas l'impression que le secrétariat des personnes âgées ait une grande latitude dans l'action et l'initiative. La conjoncture pousse les politiques à être prudents. Lancer de nouvelles idées est souvent coûteux dans un premier temps... Toutefois ils pourraient faire un bilan consensuel des expérimentations qui marchent et les généraliser avec l'appui des professionnels.

Le nouveau répertoire des métiers de la fonction publique hospitalière traduit un certain décloisonnement entre les secteurs. Etes-vous favorable à cette évolution ?

La fonction publique hospitalière évolue, présente à la fois dans le sanitaire et le médico-social. L'actualisation du répertoire des métiers nous semble une bonne chose. En resserrant le nombre de métiers cela peut permettre de décloisonner un peu plus les métiers entre les deux secteurs.

L'évolution est la résultante du dialogue, de la confrontation des idées, du lobbying des fédérations.

Le discours de la FHF est revendicatif mais aussi responsable. Les gens nous demandent souvent d'être plus critiques. Une fédération est là pour porter un projet, pour participer à la définition d'une vision et pas là pour tout casser. Elle doit favoriser l'évolution des politiques en tenant compte de la conjoncture et des rapports de force.

Que pensez-vous de la mise en place de groupements hospitaliers de territoire ? N'est-ce pas une mutualisation forcée de tous les établissements ?

Nous ne sommes pas contre. Chaque fois que la conjoncture économique est difficile il faut trouver des marges. Toute mise en commun est bonne à prendre. On va nous expliquer que c'est contraire à l'autonomie des établissements. Les établissements, qu'ils soient sanitaires ou medico-sociaux ne sont pas faits pour les directeurs, ils sont faits pour les gens qui leur font confiance, malades ou résidents. Le rôle du manager, du gestionnaire est de s'adapter et d'essayer de trouver des marges permettant de ne pas dégrader le service. Les GHT sont un des moyens permettant de moderniser le système hospitalier et de développer une stratégie de groupe (concept cher à la FHF). Se rapprocher c'est aussi se coordonner, mutualiser, et devenir plus efficient.

La FHF avait créé le site internet www.maisons-de-retraite.fr. Avez-vous l'intention d'être plus présent sur ce secteur ?

Ce site existe depuis quelques années et il a une bonne fréquentation. Il va évoluer parce que le portail porté par la CNSA comportera un annuaire national des établissements. Il faudra alors apporter une plus value par rapport à ce nouveau portail. Notre objectif est de renforcer l'information délivrée au grand public. Le fait que le Ministère bouge nous oblige aussi à bouger.

Comment se présente le salon Santé Autonomie 2015 et notamment le secteur Grand âge & handicap ?

Nous sommes sur une dynamique forte. Le fait qu'il n'y ait plus qu'un seul salon montre bien la volonté de décloisonner. L'espace Grand Age & Handicap est spécifiquement dédié au médico-social mais d'autres segments du salon comme les technologies de l'information ou l'architecture concerne aussi le public venant du médico-social.

Cette année nous innovons car il y aura un espace regroupant toutes les fédérations du secteur et un espace Agora pour les conférences spécifiquement dédiées au secteur médico-social & Handicap. Nous n'avons pas fusionné les différents secteurs pour mieux valoriser la composante médico-sociale du salon et montrer qu'elle est indispensable à une cohérence de l'offre globale sanitaire et médico-sociale. Les deux secteurs s'enrichissent de leurs enjeux respectifs dans le cadre d'un salon qui a de multiples facettes.


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