Elles sont omniprésentes et au coeur même de nos métiers, pourtant il reste difficile d'en parler et de leur accorder une juste place dans nos lieux de vie.
Fin de vie et mort dans nos établissements
Récemment, j'ai rencontré une directrice qui nous disait : " La mort n'est pas un argument de vente très convaincant, il vaudrait mieux ne pas l'afficher ".Pourtant personne n'est dupe, surtout pas les personnes âgées elles-mêmes. Elles savent très bien que c'est leur dernier domicile. Même lorsque la capacité de communication verbale est perdue dans un état très avancé de Maladie d'Alzheimer ou apparenté, elles arrivent à le communiquer.La mort, cette inconnueLa mort des autres renvoie à notre propre finitude, intime et personnelle. L'inconnu, source d'angoisse primaire. Elle met d'autant plus mal à l'aise que l'on ne sait plus quelle place lui donner et comment en parler. En dehors de la gériatrie, elle est souvent taboue, niée ou oubliée, comme si elle n'existait pas, que l'on puisse lui échapper avec une bonne crème anti-ride. Seule la mort violente existe sur les écrans, celle qui fait peur et qui n'arrive qu'aux autres.Les familles peuvent elles aussi être habitées par la même dénégation ou phobie de la mort. " Il faudrait que maman/papa soit ici en sécurité afin qu'elle/il ne meurt pas ". Elles expriment souvent l'espoir fantasmatique que les professionnels vont pouvoir "réparer leurs parents" du vieillissement ou de la ...