Calme et déterminé, Michel Barnier présente ses 5 chantiers prioritaires à l'Assemblée nationale. Le message des fédérations ne semble toujours pas avoir été entendu.
Discours de politique générale : rien pour les vieux !
Très attendu des français et de l'ensemble de la classe politique, le discours de politique générale de Michel Barnier trace les grandes lignes et chantiers prioritaires de son action, organisés autour d'une exigence principale : la réduction d'une double dette, budgétaire et écologique. La dette qui atteint 3 228 milliards d'euros (un déficit public de 6 %), est aujourd'hui le 2e poste de dépenses derrière l'école. Le but est de ramener ce déficit à 5% en 2025 puis à 3% en 2029.
Pour ce faire, 3 moyens sont évoqués : la réduction les dépenses, l'efficacité de la dépense, l'ordre fiscal. Sur ce point, il propose de taxer les grandes et très grandes entreprises, mettre à contribution les plus fortunés et traquer la fraude fiscale et sociale. Mais il annonce aussi en simultané une revalorisation du Smic de 2% dès le 1er novembre.
5 chantiers prioritaires
Pendant 1h30, Michel Barnier décrit ses priorités d'action : niveau de vie des Français, école et santé, sécurité au quotidien, maîtrise de l'immigration, fraternité.
Sur la santé à proprement parler, il évoque la situation catastrophique de l'hôpital, le besoin de soulager les services d'urgence, en généralisant notamment les services d'accès aux soins pour répondre aux soins non programmés. Il entend réduire la surcharge administrative pour gagner du temps médical en prolongeant l'action initiée par l'équipe précédente : regroupement de professionnels, assistants médicaux...
Concernant les déserts médicaux et la pénurie de soignants, il propose un « Plan Hippocrate », « par lequel je souhaite que les internes [étudiants après la 6e année d'études], français et étrangers, s'engageraient volontairement, pour une période donnée et grâce à l'accompagnement de l'Etat et des collectivités, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins ».
De même, il envisage de solliciter les médecins retraités pour accompagner et soulager les jeunes médecins ; et souhaite une loi « Infirmières, infirmiers » qui accélèrerait la reconnaissance de leurs expertises et de leurs compétences et élargir leurs interventions auprès des patients. Un principe qui pourrait aussi être appliqué aux kinésithérapeutes et aux pharmaciens.
Enfin il confirme son souhait de faire de la santé mentale, qui touche pas moins d'un Français sur 5, la grande cause 2025.
Rien pour les vieux
S'il évoque son souhait de reprendre « le dialogue » en début d'année 2025 sur l'accompagnement des personnes en fin de vie, rien en revanche sur les personnes âgées, la discussion d'une loi grand âge, l'urgence imposée par la situation démographique...
Michel Barnier insiste sur le nécessaire changement de regard sur le handicap, mais pas un mot sur l'âgisme. Alors qu'une étude habilement publiée il y a quelques jours, évoque justement une France âgiste, qui met ses vieux à l'index... Dont acte.