Clariane dévoile le premier panorama européen des aidants : un rôle exercé par plus d'un Européen sur quatre.

6 octobre : Journée nationale des aidants
À l'occasion de la Journée nationale des aidants, Clariane publie les résultats d'une enquête réalisée avec OpinionWay, dans six pays européens, auprès de 13 500 personnes, parmi lesquelles 28 % aident un proche au moins une fois par semaine.
Âgés en moyenne de 47 ans, les aidants sont en majorité actifs (71 %) et urbains (55 %). En France, un quart (24 %) des personnes se déclarent aidantes.
L'écart entre les pays européens est significatif : de 23 % en Allemagne à 34 % en Italie et 35 % en Espagne.
L'aide est d'abord familiale. Cela signifie que dans près de 9 cas sur 10, l'aidant accompagne un membre de sa famille, le plus souvent un ascendant (59%), un parent ou un grand-parent. En France, 61 % aident un ascendant. En comparaison, cette proportion grimpe à 68 % en Espagne, tandis qu'aux Pays-Bas, près d'un quart (23 %) des aidants soutiennent une personne extérieure à leur famille (voisin, ami).
L'avancée en âge (84 %), la maladie (78 %) et le handicap (53 %) sont les principaux motifs d'aide.
Un accompagnement multiforme et exigeant
Les aidants consacrent en moyenne 13 heures par semaine à leurs proches, soit près de deux heures par jour. Et la nature de l'aide est multiple : matérielle (73 %), courses, déplacements, organisation du quotidien ; psychologique (59 %) ; administrative (54 %) ; physique (40 %), toilette, habillage, soins du quotidien ; financière (22 %).
En France, le soutien administratif (60 %) et psychologique (62 %) est plus marqué qu'en moyenne. À l'inverse, l'aide physique est moins fréquente (26 % contre 40 % en Europe), un contraste fort avec l'Italie et l'Espagne où plus d'un aidant sur deux (54 %) assure ce type de gestes.
Derrière la communication, des réalités occultées
« Une récente campagne de communication gouvernementale met en lumière l'engagement des aidants. Or l'aidance reste aujourd'hui encore synonyme de précarité, souligne l'Uniopss dans un communiqué. S'il apparait bienvenu de valoriser l'aidance familiale, il ne faudrait pas que cela marque une refamiliarisation de la politique de l'autonomie comme relevant de la sphère privée. » Pour que les aidants cessent d'être la variable d'ajustement des politiques publiques de l'autonomie, l'Uniopss préconise, dans ses priorités pour les budgets à venir, de rémunérer le congé de proche aidant à hauteur du congé maladie.
« Chaque année, les aidants permettent à l'État de réaliser des économies considérables, en palliant les carences des politiques publiques. En ramenant l'accompagnement des personnes en perte d'autonomie dans la sphère privée, cette communication risque de véhiculer l'image de l'aidance comme un engagement personnel, au détriment d'une véritable responsabilité collective. »
Vers une promotion de la pair-aidance
Les personnes « aidées » peuvent elles-mêmes être « aidantes ». C'est notamment le cas dans le domaine de la santé mentale, où la pair-aidance se développe avec succès et gagnerait à être davantage reconnue, via notamment le développement de formations diplômantes.