Dans le n° 22-juin 2012  -  Chronique de Pierre Parneix  858

" Seminaria morbis "

Que vous le prénommiez Girolamo, Hieronymus - voire même comme on le trouve parfois sous le nom de Jérôme -, Frascatoro reste un visionnaire dans le monde des maladies infectieuses.

Né en 1478 à Vérone, faisant partie à l'époque de la république de Venise, il appartient à cette génération de médecin éclectique puisqu'il étudia aussi le droit, les mathématiques et la philosophie. Il est célèbre pour avoir décrit en détail la syphilis notamment dans le poème allégorique issu du fameux " Syphilis sive de morbo gallico " attribuant à la France le prestige peu envié d'être la mère patrie de cette calamité. Pourtant l'arrivée de ce mal sur le vieux continent est plutôt attribuée au retour en 1493 des caravelles de Christophe Colomb et de ses hommes qui se seraient volontiers passés de cette découverte additionnelle. Cette hypothèse, même si elle est supportée par une étude phylogénique américaine de 2008, n'est pas la seule à prévaloir et à l'époque chacun attribuait ce mal à son voisin, les Français l'appelaient d'ailleurs le " mal Napolitain ".

Girolamo Frascatoro reste reconnu pour avoir été le précurseur de la théorie des germes quelques trois siècles avant que les travaux de Pasteur n'en objectivent la réalité. Il avait décrit différentes voies de transmission pour ces miasmes appelés " Seminaria morbis " ou " Seminaria contagionis ". Il avait déjà identifié que ces dernières pouvaient se transmettre par l'air, l'environnement ou les contacts directs. Si la théorie " miasmatique " a ensuite longtemps privilégié la transmission aérienne, en raison des odeurs pestilentielles qui accompagnaient les infections, on sait désormais que la transmission directe et en particulier via les mains est la route principales des microorganismes.

Le début du mois de mai constitue toujours l'opportunité de se repencher sur l'hygiène des mains et son importance au travers du challenge mondial sur la sécurité des patients que porte l'OMS avec conviction et constance. Cette organisation met en avant cette année un outil très simple et particulièrement pédagogique d'auto-évaluation. En réunissant les quelques personnes clés de la stratégie de gestion des risques au sein d'un EHPAD il ne prendra que peu de ce temps, si précieux et rare, pour faire un pas significatif dans l'analyse de sa politique. L'outil comprend cinq parties allant du changement de système, analysant la transition du lavage vers la friction, jusqu'à la culture institutionnelle de sécurité où on y analyse l'engagement des managers et la volonté institutionnelle de pérenniser les stratégies. Le score final obtenu permettra de positionner sa structure dans un des quatre niveaux allant de "inadéquate " à " avancé ". Les rares élus qui auront atteint ce niveau déjà très exigeant pourront se plonger avec volupté dans les 20 questions additionnelles. Et si d'aventure ils satisfont à au moins douze d'entre elles ils seront considérés par l'OMS comme un établissement de référence. Chapeau bas !

Et vous que diriez vous d'un petit test ?

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