En premier lieu, le sondage pointe un risque de clivage intergénérationnel pour 56% des Français, notamment parmi les plus jeunes (60%).

Ce sentiment de méfiance s'explique par une expérience négative de la crise particulièrement chez les 18-34 ans et les + de 65 ans. Sont ainsi pointés une détérioration des relations sociales (66% des 18-34 ans contre 48% des plus de 65 ans), le sentiment d'être mal pris en compte dans les décisions du gouvernement (58% contre 48%), une baisse du pouvoir d'achat (51% Vs 35%), des problèmes psychologiques (56% contre 34%).

Un sentiment important de ne pas être compris dans ses difficultés par l'autre génération est également souligné. Si ce sentiment est partagé, il reste plus marqué chez les personnes âgées : 70% d'entre elles estiment que les jeunes ne se rendent pas compte des difficultés vécues depuis le début de la crise sanitaire (contre 57% pour les plus jeunes vis-à-vis des personnes âgées).

Pour l'équipe du Cercle Vulnérabilités et Société, à l'origine de ce sondage, « la mise à l'épreuve du lien intergénérationnel semble moins tenir à des raisons endogènes qu'à des facteurs exogènes induits par la crise sanitaire actuelle. En générant une situation de contraintes, voire de pénurie, la crise oblige de facto à des nouvelles formes de partage. Aussi, lorsque les perspectives se réduisent, ce sont les modalités d'arbitrage qui sont questionnées et qui peuvent, selon les cas, être interprétées comme autant d'avantages concédés à l'une ou à l'autre des générations. Cette enquête révèle en creux le chemin restant à parcourir aux décideurs politiques pour inventer de nouvelles formes de prise de décisions impliquant l'ensemble des acteurs, autour d'une problématique commune et partagée et permettant, in fine, de produire des mesures acceptables pour chacun. »