Dans le n° 24-septembre 2012  -  A Vannes (56)  970

" En 18 ans, j'ai fait 360° sur mes talons ! "

Philippe André a pris son premier poste de directeur en 1994. Il porte un regard sans concession sur l'évolution du métier et celle de l'emploi du temps du directeur d'EHPAD.

En 1994, vous prenez votre premier poste de directeur. Depuis six ans, vous dirigez un EHPAD Orpéa *. Qu'est-ce qui a changé ?

En 1994, le directeur était surtout un hôtelier. Je n'avais qu'un BTS de Gestion et une solide expérience de direction. Les résidents étaient en forme, les familles impliquées, les animations collectives. En 18 ans, j'ai fait 360° sur mes talons... J'ai passé mon CAFDES par VAE et je dois désormais conjuguer la politique et les valeurs du groupe, la dépendance croissante des résidents, des familles éloignées, recomposées, exigeantes..., une réglementation dense et bien sûr les politiques publiques. A titre d'exemple, le contrat de séjour comptait 4 pages il y a 18 ans, il en compte 40 aujourd'hui !

L'emploi du temps du directeur a changé aussi ?

Une journée ne se déroule jamais comme on l'a prévu ! Ainsi, hier, j'avais un planning très structuré : lecture de CV (l'établissement prépare le renouvellement de sa convention tripartite), reporting à la direction régionale (je suis également Directeur coordonnateur sur la région Ouest), réunion hebdomadaire avec les cadres, deux visites de l'établissement avec des familles (1h15 chacune), parapheur. J'ai du gérer l'absence d'un salarié, parer à une panne de matériel, prendre des appels de familles qui posent une réclamation ou prennent des nouvelles de leur proche... Un EHPAD, c'est un moteur turbo, il faut aller vite !

Quels sont les grands champs d'activité d'un directeur ?

Je me retrouve à la fois employé et employeur, responsable devant des dirigeants de la société et des tutelles (Conseil général, ARS, CRAM). Je représente l'autorité vis à vis de l'équipe, mais en même temps porte-parole et protecteur, défenseur s'il le faut des personnels et des publics accueillis. En tant que directeur, je suis toujours le point nodal du système en me définissant aussi d'utilité publique au service d'une catégorie de population.

La répartition de travail pourrait être la suivante : 25% d'administratif, 20% de gestion des imprévus et des mouvements des résidents ; 30% de tâches prévues (relationnel avec les résidents, les familles, management). 20% d'activités extérieures : formation, réunions Synerpa, comité pilotage du CLIC...; 5% de contact avec les tutelles. Le reporting aux tutelles a pris une place croissante au fil des ans : Plan Bleu, comptes d'emploi, enquêtes diverses...

Etre dans un groupe privé apporte de l'aide ou des contraintes supplémentaires ?

J'ai travaillé dans le secteur associatif : on doit faire beaucoup par soi-même et c'est passionnant. En arrivant chez Orpéa, j'ai été étonné de ne pas construire les budgets ni pas régler moi-même les factures. Aujourd'hui, je sais que c'est une chance et un précieux gain de temps. Le siège dispose de ressources dans tous les domaines. Un problème avec un salarié ou une famille ? Le service juridique me transmet le courrier qui me protégera. Une nouvelle règlementation sur un groupe électrogène ? Le groupe répondra présent. Franchement, je suis un directeur heureux !

* Résidence du Cliscouet - Vannes - 105 résidents


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