Dans le n° 114-mars 2020  - Sylvain Rabuel, Président de DomusVi  10897

« DomusVi est un groupe vivant et enraciné, ancré dans le soin et la prise en charge »

A 48 ans, Sylvain Rabuel prend la tête de DomusVi, le 3è groupe privé français, qui ne compte pas moins de 400 résidences médicalisées et plus de 35 000 collaborateurs en Europe et en Amérique Latine. L'occasion d'explorer un nouveau marché, à fort enjeu sociétal. Rencontre.

Vous venez tout juste de rejoindre DomusVi. Pourquoi ?

Après 15 années à la tête du Club Med, une expérience de vie plus qu'un métier, j'avais envie de découvrir autre chose, un secteur différent. L'accompagnement du grand âge représente un double enjeu, à la fois collectif et individuel. Avec la poussée démographique, nous vivons un moment charnière, le début d'une phase de transformation considérable. C'est passionnant de participer à ce mouvement et de contribuer à réaliser les choix qui permettront de préparer les 20 prochaines années.

Comment percevez-vous le secteur ?

Je le connais encore mal car je ne suis en poste que depuis trois mois. Mais j'observe que les personnes âgées sont aujourd'hui l'angle mort de la société française. Il s'agit donc de les regarder avec bienveillance, réflexion et responsabilité. Le secteur privé a décidé de changer d'approche. Je trouve cela très pertinent et je ferai le maximum pour que DomusVi apporte sa pierre à ce nouvel édifice, réalise cet effort d'explication et de compréhension de ce que sont nos métiers.

Et DomusVi ?

Il s'agit d'un très grand acteur national, sans toutefois être le plus grand ce qui lui confère une dimension humaine, dont les caractéristiques sont assez singulières. Franco-espagnol, il bénéficie d'une attractivité très forte en Espagne et au Portugal, aussi importante qu'en France en réalité, mais il est parallèlement en plein essor international. DomusVi est un groupe vivant et enraciné, très ancré dans le soin et la prise en charge, mais encore en construction. Il s'est d'ailleurs implanté depuis quelques années en Amérique latine, un continent de 15 à 20 millions de personnes âgées de plus de 60 ans, dont le nombre devrait doubler d'ici 2050. Ce continent, assez proche de l'Europe, à la fois dans ses structures politiques et dans sa culture, a un énorme besoin de développer son offre de service et d'accueil. Notre savoir-faire y est et y sera précieux.

Et du côté de la France ?

Nous allons bien sûr continuer de nous développer par nous-mêmes et asseoir nos consolidations. L'an dernier, nous nous sommes rapprochés de Residalya. C'est une très bonne initiative. La France et l'Espagne sont des enjeux importants pour le groupe. Nous devons y être particulièrement innovants et inventifs, pour rayonner ensuite en Europe et ailleurs. Nous devons y développer les offres et les services de demain. Il existe d'ailleurs des projets assez avancés d'EHPAD à domicile.

Comment accompagnez-vous vos professionnels chez DomusVi ?

Je constate que les équipes managériales du groupe sont engagées depuis longtemps. J'en suis très impressionné car dans le secteur d'où je viens, l'hôtellerie, le turn-over est particulièrement fort, et je m'attendais au même constat dans le médico-social. C'est un peu plus vrai pour les métiers d'auxiliaire de vie, d'aide soignant...

Nous comptons dans nos équipes près de 85% de CDI. DomusVi mène une véritable politique de formation. Pas moins de 500 000 heures sont délivrées chaque année. Il nous semble essentiel de professionnaliser les équipes. Car pour nous, le turn-over est un mal absolu. Cela représente un effort considérable d'intégrer de nouveaux collaborateurs en permanence. Cela crée de la rupture dans la prise en charge de nos résidents, de nos clients. La seule manière de lutter contre ce phénomène, c'est d'offrir des parcours de formation motivants, de proposer des contrats stables et de longue durée. Et ce alors que la tendance est à l'inverse. Nos collaborateurs réclament aujourd'hui des contrats courts et flexibles.

Vous avez créé des écoles de formation pour cela ?

Oui. Il en va de notre responsabilité. Nous avons créé des établissements de formation qui accueillent chaque année des promotions diplômées d'Etat. La formation est vraiment dans l'ADN de l'entreprise.

Pour améliorer la qualité de vie au travail, nous avons également lancé cette année un programme « Petites et grandes attentions ». Il vise à faciliter le quotidien de nos équipes et leur apporter une forme de confort et de soutien au travail pour les aider à être plus efficaces et épanouis. Il peut s'agir du métier lui-même mais aussi de ses contours : partenariat avec une école d'ostéopathie, prise en charge des enfants, facilité de transports... Nos métiers ont des particularités d'horaires, de journées de travail, le WE, la nuit, à domicile... Nos réponses doivent s'adapter à ces exigences et aux lieux d'exercice. Les réponses ne sont pas forcément nationales car les contextes de vie diffèrent d'une région à l'autre.

Vous misez beaucoup sur les spécificités locales...

Ca me paraît essentiel car tout se joue à l'échelle de l'établissement. Chaque équipe managériale est autonome et a un grand pouvoir de décision. Le projet d'établissement est local. Il n'existe pas deux projets identiques chez DomusVi. Chacune de nos résidences a son propre projet, porté par les équipes. D'ailleurs les salariés sont associés aux résultats de leur établissement. Cela me parait être un excellent mode de fonctionnement.

D'une manière générale, nous bénéficions d'une offre experte, à domicile comme en établissement. C'est un actif formidable. Nous devons aujourd'hui privilégier notre coeur de métiers à savoir la proximité, l'expertise, le soin.

Mini bio

Diplômé de Sciences Po Paris et du Master Marketing de l'ESCP, Sylvain Rabuel, âgé de 48 ans aujourd'hui, a été successivement Chef de marque chez Mondelez, Directeur Marketing de Tiscali, avant de rejoindre le Club Med en 2004 en tant que Directeur Marketing France, puis Directeur Général des Nouveaux Marchés Europe-Afrique, avant d'en devenir Directeur Général des Marchés France, Europe et Afrique en 2015.

A ces postes, il a contribué au succès de la stratégie de montée en gamme et d'internationalisation du Club Med, en impulsant une forte croissance grâce notamment à un programme d'innovation dans les domaines de l'hébergement, de la valorisation du rapport qualité-prix, du parcours et de la considération client.


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