80% des informations nécessaires à la vie quotidienne passe par la vue. Pourtant avec l'avancée en âge, l'acuité visuelle diminue, le champ visuel rétrécit et il devient plus difficile de s'adapter aux changements de lumière. Pour améliorer le repérage de ces troubles, des opticiens Optic2000 se mobilisent dans les EHPAD.
Repérer les troubles visuels : les opticiens font de la prévention
L'oeil est un organe qui vieillit. Lapalissade pour certains, cette réalité est souvent ignorée ou mal prise en charge en EHPAD. Pourtant les impacts sont considérables sur le lien social, l'interaction avec les autres, l'implication dans la vie de l'établissement (participation aux animations, maintien de l'autonomie...), voire les risques de chutes, dont 450 000 chutes sont enregistrées chaque année chez les plus de 65 ans1 .
Former les professionnels
Soignants, animateurs ou cuisiniers connaissant mal ces problématiques. Pour les aider, Optic2000 développe des sessions de sensibilisation en EHPAD. Réalisées par des opticiens volontaires, accompagnés d'un délégué médical, elles permettent d'informer les personnels sur le vieillissement naturel et pathologique de l'oeil. " Notre objectif est de diffuser une information large mais aussi de proposer des outils pratiques et concrets pour faciliter le repérage par les intervenants d'une perte visuelle ", explique Cédric Beneteau, opticien à Jarnac. " 80% des difficultés rencontrées par une personne âgée sont majorées en cas de mauvaise vision. C'est dire si l'enjeu est important. "
Un besoin confirmé par Sylvie Veillon, directrice de l'EHPAD COS Les Fins Bois Mérignac. " Les soignants sont très sollicités, sur de nombreux sujets. Leur rappeler quels sont les enjeux de la déficience visuelle est loin d'être inutile. D'ailleurs, conscients de son importance, nos établissements ont inscrit l'obligation d'un bilan visuel dans la procédure de pré admission des nouveaux arrivants. C'est une avancée majeure car elle permet d'établir une référence à l'entrée et d'identifier les besoins spécifiques de chaque résident. "
Accompagner les familles et les résidents
La fragilité du public concerné impose de développer une pédagogie adaptée. Elle impose de recueillir l'assentiment de la personne pour garantir l'acceptation des équipements proposés (lunettes, loupes...). " Dans les prochains mois, nous allons étendre la session de sensibilisation aux familles, voire aux résidents selon leur niveau d'autonomie ", ajoute Sylvie Veillon. " Les associer leur permet de mesurer les enjeux et de veiller à ce que les personnes âgées soient correctement équipées pour maintenir au maximum leur autonomie et leur confort. "
Repérer les troubles visuels
Les opticiens établissent dans le cadre de ce partenariat des bilans visuels pour les résidents, à ne pas confondre avec l'examen réalisé par un ophtalmologiste qui est le seul à pouvoir prescrire une correction. L'objectif ici est de vérifier que la vue d'un résident ne s'est pas détériorée, de réparer les équipements endommagés ou mal réglés, et de répondre aux besoins des personnes qui ne peuvent se déplacer en magasins.
Cette initiative reçoit sur le terrain un écho des plus favorables de la part des résidents comme des personnels. Preuve que le dispositif initié répond à une réalité et un besoin prégnants.