Le vieillissement de la population française s'accélère. D'ici 2050, plus de 4 millions de personnes seront en situation de perte d'autonomie. Face à cet enjeu majeur, le ministère chargé de l'autonomie dit travailler à une feuille de route ambitieuse pour transformer en profondeur les politiques du grand âge.

Grand âge : une stratégie nationale pour bien vieillir, chez soi et ensemble
Des annonces devraient être faites rapidement, indique un conseiller lors d'un briefing presse mardi 17 juin. « Le pays doit prendre ses responsabilités ; si un plan Grand âge n'est pas à l'ordre du jour, des solutions doivent toutefois être déployées rapidement ».
Maintien à domicile : priorité à la proximité
Pour répondre aux souhaits des Français de vieillir chez eux, la réforme des Services autonomie à domicile (SAD) prévoit 25 000 places supplémentaires de soins infirmiers à domicile (SSIAD) d'ici 2030, un fonds de soutien à la mobilité et aux pratiques professionnelles pour les aides à domicile, des discussions salariales renforcées avec les départements. "Mais la question reste de savoir quel modèle nous souhaitons déployer pour que la personne âgée à domicile reste un citoyen à part entière, avec une vie sociale."
La priorité, donnée à l'habitat intermédiaire
Entre le domicile et l'Ehpad, l'habitat intermédiaire s'impose comme une réponse innovante, humaine et adaptable. Entre les résidences autonomie, les habitats inclusifs pour personnes atteintes de maladies neurodégénératives, l'accueil familial ou les colocations intergénérationnelles, les possibilités sont nombreuses. Pourtant cet habitat intermédiaire « ne décolle pas ; Il faut en créer partout en France. Il doit permettre de conserver une vie sociale, un chez soi et un appui à la vie partagée », ajoute le conseiller de Charlotte Parmentier-Lecocq. Le ministère entend lever les freins à leur développement en clarifiant les règles juridiques et économiques, et en soutenant les porteurs de projets locaux. 100 000 places devraient ainsi être créées d'ici 2030.
Transformer les Ehpad par la qualité
Pour faire évoluer les Ehpad sans les opposer au domicile, plusieurs mesures sont engagées : le recrutement renforcé (+6 500 ETP dès 2025), un fonds d'urgence de 250 M€ (300 millions étaient attendus), la fusion des sections soins/dépendance généralisée en 2027, un accompagnement qualité via le programme Perf'Ehpad. « Le but : sortir du modèle de l'Ehpad qui ressemble à un couloir d'hôpital ».
Rendre attractifs les métiers
Attirer et fidéliser les professionnels du grand âge reste LE défi. « Si l'on passe à côté de ce chantier, on n'y arrivera pas ». Malgré des budgets contraints, le plan prévoit d'augmenter massivement les formations (+13 500 places IDE, AS, AES entre 2020 et 2025), une meilleure qualité de vie au travail, un plan de prévention des accidents et de lutte contre la sinistralité (33 M€ en 2025).
Les conseillers annoncent d'ores et déjà des mesures dans les prochaines semaines sur la stratégie maladies neuro dégénératives et la tenue le 9 juillet d'une Conférence nationale de l'autonomie, réunissant 300 personnes pour travailler sur la prévention de la perte d'autonomie.
Un plan plus large devrait être présenté au 2ème semestre.