Dans le n° 125-février 2021  - Part II  11562

Coronavirus et retour sur le care

Dans la chronique précédente, je faisais l'hypothèse que le care avait fait son retour pendant la crise sanitaire. Au sens où une société du care permettrait de soutenir le changement des comportements en faveur d'une attention à tous les êtres.

Cette évolution implique les professionnels et les aidants. Et finalement tout le monde, puisque le care n'intervient pas sans nous-mêmes. Chacun peut en effet être accompagné pour devenir auteur de sa vie : c'est en cela que le care diffère de l'assistance. Une telle société place donc la prévention au coeur de son action. Le problème, dans une société de l'image et de l'émotion, demeure la question du visible. Les images des pompiers qui éteignent l'incendie sont puissantes, pas celles des personnes et des actions qui évitent le feu de forêt.

Une grande partie du care invisible et non valorisé

Pourtant, cette démarche humaniste et sociale est économe des deniers publics, du pouvoir d'achat et des ressources de la Terre. Une personne qui pratique une activité, telle que le Tai-Chi, crée du lien social et se réapproprie sa capacité d'agir pour améliorer sa qualité de vie. En se prenant en main pour restaurer sa condition physique, elle peut réduire sa consommation médicale et médicamenteuse et, indirectement, améliorer l'environnement, puisque la production de médicaments a un impact environnemental. C'est un cercle extrêmement vertueux ! Nous avons crée l'agence des MCA pour renforcer la réflexion sur ces médecines complémentaires et alternatives. Néanmoins, prendre soin de l'autre ne signifie pas que nous vivrions dans le monde de Oui-Oui. Le risque serait d'imaginer une société du care sans violence et sans opposition. Il faut prendre en compte le tragique de nos sociétés, tout en valorisant les fragilités et les personnes qui s'en préoccupent.

Tendre vers un monde d'attention à l'autre, où l'éthique de la sollicitude a sa place.

Le philosophe Emmanuel Lévinas parlait de non-indifférence du prochain : je ne suis pas forcé d'aimer tout le monde mais je sais que le prochain vit autour de moi et je ne fais pas sans lui. C'est le « nous sommes » d'Albert Camus. Après tout, la grande sensibilité de la société française à l'idée que Noël 2020 ne soit pas fêté en famille, nous disait beaucoup du besoin de lien, du besoin de se retrouver, du besoin d'être famille. De la même manière, le fait que le gouvernement ait fait le choix d'assouplir les mesures de confinement des maisons de retraite marque une lente évolution des représentations du droit de tous, y compris des plus âgés, de faire lien et de prendre ses risques.

La société du care doit se construire autour de cette idée. La prise de conscience collective de l'interdépendance entre les uns les autres constitue une étape cruciale pour faire émerger une société du soin mutuel, où chacun peut prendre sa part. Si je prends le train, j'ai besoin du conducteur, des personnels d'accompagnement, des techniciens qui ont installé les rails...

Pour revenir à cette question de Noël, il est bon aussi de dire combien une société, pour incarner le vivre en commun, a besoin de rites collectifs. Il y en a de moins en moins. Noël en est un. C'est aussi pour cela que dans une période très anxiogène, la demande sociale était vive pour « sauver » Noël. Noël, c'est aussi la trace culturelle et spirituelle des racines du pays, que l'on soit chrétien ou non.

@Guerin_Serge

Professeur de sociologie à l'Inseec GE, directeur du MSc « Directeur des établissements de santé », auteur de Les quincados , Calmann-Lévy

29/04/2025  - ESMS

Ouverture mi-mai de la campagne 2025 du tableau de bord de la performance

Pour préparer la collecte des données, les gestionnaires d'ESMS peuvent consulter les éléments du kit outils 2025 mis en ligne le 25 avril.
28/04/2025  - ESMS

Future circulaire budgétaire : +2,35% pour les Ehpad

La première campagne budgétaire 2025 est l'objet d'une concertation avec les fédérations des secteurs du grand âge et du handicap, mais ses grandes lignes ont été présentées en avant-première à la presse.
28/04/2025  - Sanitaire et médico-social

Des contrats « Performance et redressement financier » pour les établissements en difficulté

Une circulaire de François Bayrou rappelle le cap de la maîtrise de la dette publique et annonce deux futures instructions sur la contractualisation d'une « démarche d'amélioration pérenne de la performance et de l'efficience » dans le sanitaire et le médico-social.
28/04/2025  - Soins

Déserts médicaux : le plan Bayrou ne convainc pas les médecins

Plutôt que réguler l'installation des médecins, Matignon veut leur imposer deux jours par mois de consultations avancées dans les territoires les plus critiques.
25/04/2025  - Privé non lucratif

Domicile : la lettre ouverte de l'UNA aux financeurs

« Vous avez le pouvoir d'éviter la faillite de l'aide à domicile en France ! », interpelle Marie-Reine Tillon, la présidente de l'UNA.
25/04/2025  - Public

Ehpad de Coulanges-sur-Yonne : une nouvelle fermeture qui ne dit pas son nom

L'Ehpad public Sainte-Clotilde de Coulanges-sur-Yonne (Yonne), placé sous administration provisoire, laissera place à une « nouvelle offre médico-sociale ».
24/04/2025  - ESMS

En 2023, le taux d'absentéisme est revenu à son niveau d'avant Covid

La CNSA publie des repères statistiques sur l'absentéisme, la vacance et la rotation à partir des données du tableau de bord de la performance médico-sociale entre 2017 et 2023.
24/04/2025  - Autonomie

SPDA : la généralisation du guichet unique est lancée

Après une première année de préfiguration par 18 départements, le service public départemental de l'autonomie (SPDA) entre désormais dans une phase de généralisation, a annoncé Charlotte Parmentier-Lecocq.
22/04/2025  - Partenariat

La Fnaqpa va faciliter l'accueil de jeunes en Service civique solidarité seniors

L'association nationale qui pilote le développement du service civique solidarité seniors et la Fnaqpa vont signer un partenariat le 22 avril.